L’ACM (Aviation civile malgache) a envoyé une lettre rappelant que le dossier de demande de licence d’exploitation de Madagascar Airlines est en cours.
Le bras de fer continue entre Madagasikara Airlines et l’ACM (Aviation civile malgache), rapporte le Journal de Mayotte.
Dans une lettre du 11 juillet dernier, l’ACM a précisé que la nouvelle compagnie ne dispose d’aucune licence d’exploitation et d’un certificat aérien pour pouvoir démarrer officiellement ses activités. "Nous rappelons que le dossier de demande de licence d’exploitation de Madagascar Airlines est toujours en cours et que le processus en est à la 3e phase sur les 5, prévues par les procédures", a-t-elle noté, selon Tribune Madagasikara.
L’autorité de l’ACM a rappelé à l’ordre les dirigeants de Madagascar Airlines. Cette dernière n’est pas encore une compagnie aérienne et ne peut valablement s’en prévaloir, a-t-elle souligné dans le courrier, adressé à Mahary Andriamamonjy, le directeur général adjoint de la compagnie. L’ACM n’a pas omis d’évoquer les risques que la Grande Ile peut encourir si une compagnie opère sans les documents nécessaires, recommandés par l’OACI (Organisation internationale de l’Aviation civile).
De leur côté, les responsables de Madagasikara Airlines ont affirmé que leur compagnie est née de "la fusion d’Air Madagascar et Tsaradia", (une filiale d’Air Madagascar créée en 2018).
Le ministre malgache des Transports, Rolland Ranjatoelina, a démenti cette information en indiquant qu’il s’agit d’un "montage financier". Ainsi, il a décidé de suspendre deux membres du Conseil d’administration d’Air Mad, : Rinah Rakotomanga et Mamy Rakotondraibe, respectivement présidente et le vice-président du conseil d’administration d’Air Madagascar. Ils ont à l’origine, selon lui, de toute cette situation.
L’ACM s’est également exprimée sur cette "fusion" dans sa lettre. Elle a remis en cause son fondement juridique. Selon elle, ledit dossier (de Madagasikara Airlines, ndlr) déposé à l’ACM ne fait état d’aucune fusion au sens juridique du terme entre Tsaradia et Air Madagascar. "En conséquence, nous vous saurions gré de prendre les mesures idoines pour rectifier les informations présentées dans vos communications", a-t-elle mentionné dans ce courrier.
Les dirigeants malgaches entretiennent le flou autour de ces deux compagnies tout en promettant de poursuivre le plan de redressement d’Air Madagascar.
A l’heure actuelle, la compagnie totalise une dette brute estimée à 60 millions d’euros : 40 millions vis-à-vis de l’Etat malgache et 20 millions vis-à-vis de la France, selon les médias locaux.
Le ministre Rolland Ranjatoelina promet d’apurer ladite dette "dans le cadre bilatéral avec la France" pour pouvoir "mettre Air Madagascar sur les rails".
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