La ville de Diego-Suarez ou Antsiranana, la pointe nord de Madagascar, connaît une militarisation excessive depuis un mois. La situation sur place inquiète plus d’un.
Un important dispositif de sécurité a été déployé à Diego-Suarez à la pointe nord de Madagascar depuis un mois. Tout a commencé par une coupure d’électricité et une pénurie d’eau récurrente dans les lieux de vie. Une situation qui a laissé place à des échauffourées dans la ville. Les étudiants de la faculté d’Antsiranana ont réclamé ce lundi matin la libération de leurs six camarades ainsi que celle d’un de leur enseignant. Ces derniers ont été placés en détention depuis le 25 janvier à l’issue d’une violente soirée d’émeutes dans la cité universitaire. Les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et effectué des tirs de sommation. Selon les informations relayées par RFI, au moins trois gendarmes ont été blessés.
Le campus universitaire est actuellement barricadé par des militaires lourdement armés. En ville, la situation est plutôt calme, mais la présence des forces d’intervention à tous les croisements inquiète plus d’un. "Est-ce que quelque chose est en train d’être mijoté ? Ça, je ne sais pas…", a déclaré le maire d’Antsiranana. Le positionnement des forces de l’ordre a officiellement pour but de prévenir la grève des étudiants initiée début janvier. En revanche, certains craignent un soulèvement populaire, car la ville d’Antsiranana a joué un grand rôle durant les coups d’Etat de 2002 et 2009. "Pour moi, ce déploiement des forces de l’ordre est une manœuvre de dissuasion pour prévenir d’éventuels troubles politiques.", a lâché un fin connaisseur de la vie politique de cette cité qui a requis l’anonymat.
Interrogé sur la situation actuelle à Antsiranana, le préfet de Région dément toute arrière-pensée politique, mais souligne la dangerosité des étudiants.
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