La participation de l’ancien président malgache Didier Ratsiraka à la prochaine élection a suscité de nombreuses controverses dans le pays. L’amiral a rencontré la presse locale pour expliquer ses motivations.
Une rencontre a eu lieu hier entre l’amiral Didier Ratsiraka et la presse malgache. L’ancien président de Madagascar, évincé du pouvoir en 2002, s’est exprimé pour la première fois sur les raisons qui l’ont poussé à se
présenter à la prochaine élection, une décision à laquelle ni les politiciens locaux, ni la population ne s’attendaient pas du tout.
« J’ai décidé de me présenter à l’élection présidentielle pour détromper ceux qui pensent que je suis derrière la tentative de report du calendrier électoral », a-t-il déclaré. En effet, des rumeurs ont circulé dans le pays comme quoi il aurait encouragé les membres du FFKM, le Conseil des églises chrétiennes de Madagascar qui ont relancé récemment le dialogue malgacho-malgache, à aller vers cette résolution.
Faisant référence à son âge, 76 ans à l’heure actuelle, certains journalistes ont demandé à l’amiral s’il n’était pas plus judicieux de désigner une relève, beaucoup plus jeune, pour représenter son parti Arema
aux élections, ce dernier a répondu : «
Quelle que soit la décision que j’aie prise, on m’aurait toujours reproché quelque chose. Si par exemple, j’avais désigné Xavier Ratsiraka (ndlr, son fils unique) à ma place, on m’aurait reproché d’être le Kim Il-Sung malgache ».
Entouré de ses proches collaborateurs, Didier Ratsiraka a également réagi par rapport au fait que certains remettent en question son éligibilité, rapporte Midi Madagasikara. « Je n’ai disposé ni du titre de réfugié politique, ni celui de résident » en France, précise-t-il en rappelant qu’il a toujours demandé à revenir au pays mais que l’ancien régime a « bloqué » son retour. Il affirme d’ailleurs qu’il a loué une résidence dans un quartier périphérique de la capitale et que depuis 2011, il n’a cessé de verser une partie de son loyer ainsi que les frais d’électricité. Tout ceci pour faire valoir son droit de résident, comme la loi électorale malgache l’exige à tout prétendant au fauteuil présidentiel.
Par ailleurs, les conditions physiques de l’amiral ont souvent été un sujet à débats au sein de la sphère politique malgache. L’intéressé de rétorquer alors par une pointe d’humour du type : « Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui a 76 ans et qui fait encore 50 pompes le matin et 45 l’après-midi ? ». « D’ailleurs, je fais encore bien d’autres choses », devait-il encore rajouter. Il a bouclé son bilan de santé par une tension artérielle à 11/5 et une pulsation à 78/minute.