Les membres de la plateforme Mapar, réputée proche de l’ancien président de transition Andry Rajoelina, défileront massivement vendredi à Tananarive à l’occasion de la commémoration de la tuerie du 7 février 2009.
A l’initiative de l’Association des victimes du 7 février 2009 (AV-7), une grande marche pacifique sera organisée dans les rues de Tananarive vendredi prochain pour commémorer cette journée sanglante, au cours de laquelle une trentaine de manifestants pro-
Andry Rajoelina avaient été abattus par balles devant le palais présidentiel d’Ambohitsirohitra, à Tananarive. Un événement qui constitue un tournant historique marqué notamment par la chute de l’ancien président Marc Ravalomanana et l’instauration du régime de transition.
Cinq ans plus tard, l’ex-président de transition qui venait de passer les rênes du pouvoir au nouvel homme fort de Madagascar,
Hery Rajaonarimampianina, veut organiser une véritable démonstration de force dans les rues tananariviennes pour «
faire remarquer qu’il est encore présent sur l’échiquier politique national », selon le quotidien Midi Madagascar.
En effet, la plateforme ‘Miaraka Amin’ny Presida Andry Rajoelina’
(Mapar) appelle ses membres à participer massivement au défilé de vendredi. Après un culte œcuménique prévu dans la matinée pour rendre hommage aux victimes de la tuerie, un cortège s’élancera du gymnase couvert de Mahamasina, et passera aux abords du lac Anosy avant de s’achever devant la stèle du 7 Février, un monument érigé à deux pas du palais d’Etat d’Ambohitsirohitra. Une demande officielle relative à l’organisation de cette manifestation de rue serait déjà parvenue entre les mains de la commune urbaine de Tananarive, croit savoir Midi Madagascar.
Afin de préparer cette marche populaire, une réunion à huis clos dirigée par Andry Rajoelina a eu lieu lundi au bureau de l’Injet à Ambodivona, une entreprise appartenant à l’ancien numéro un de transition, d’après le quotidien, qui affirme avoir aperçu sur les lieux plusieurs députés élus provisoirement sous l’étiquette Mapar, ainsi que des acteurs clés de l’ancien régime transitoire.
« La question est donc de savoir si le MAPAR envisage de réécrire l’histoire et de provoquer le nouveau régime à commettre l’irréparable », s’interroge Midi Madagascar.