À seulement 15 jours du premier tour des élections présidentielles à Madagascar, la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, prend l’initiative d’une médiation parlementaire pour répondre aux préoccupations du Collectif des candidats.
Mardi, une délégation du Collectif des candidats, composée de personnalités telles que Hery Rajaonarimampianina, le député Roland Ratsiraka, les anciens ministres Auguste Paraina et Hajo Andrianainarivelo, ainsi que Lalaina Ratsirahonana et Tahina Razafinjoelina, s’est rendue à l’Assemblée nationale pour une réunion à huis-clos avec Christine Razanamahasoa. Cette délégation estime que le processus électoral comporte des irrégularités significatives. Comme le rapporte le site Midi-madagasikara.mg, cette rencontre a duré près d’une heure. "Les portes de l’Assemblée nationale, en tant que palais de la démocratie, sont ouvertes à tout le monde sans exception", a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale, précisant que "cela s’inscrit dans le cadre de la préparation d’une médiation parlementaire."
Christine Razanamahasoa est confiante dans cette démarche, soulignant que la vérité et la transparence sont essentielles pour préserver la démocratie à Madagascar. Toujours selon le quotidien national d’information, les détails de la réunion restent confidentiels. Le Collectif des candidats se montre prêt à accepter la médiation de la présidente de l’Assemblée nationale. Comme l’a indiqué Roland Ratsiraka, ils considèrent l’Assemblée comme la seule institution crédible et légitime, particulièrement aux yeux de la communauté internationale qui "n’a pas encore reconnu l’actuel président par intérim."
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Cette initiative est saluée par certains membres de l’Assemblée nationale, dont Paul Bert Rahasimanana, qui voit en elle une occasion de maintenir la démocratie. Christine Razanamahasoa avait déjà annoncé la "création d’un espace de dialogue et d’une médiation parlementaire" lors de l’ouverture de la session parlementaire le 17 octobre. Son objectif est d’éviter une crise post-électorale. Cependant, cette prise de position a suscité des réactions vives au sein du camp du président en exercice. Des menaces de destitution ont même été évoquées au sein du groupe parlementaire Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina (IRD), auquel Christine Razanamahasoa appartient. La magistrate semble prête à faire face à ces défis, confirmant ainsi sa rupture avec son ancienne famille politique.