Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) est montée au créneau après avoir constaté la présence de poissons sans vie gisant sur les bords du lac d’Ambavarano non loin du seuil déversoir mis en place par Rio Tinto/QMM à Fort-Dauphin dans le sud-est de Madagascar.
Des pêcheurs ont fait part de leurs inquiétudes face à la pollution de l’eau à Fort-Dauphin dans le sud-est de Madagascar. Le gouverneur de la région Anosy, Jocelyn Raharimbola, a alors effectué un déplacement sur les lieux le 12 mars dernier accompagné d’une forte délégation d’une trentaine de personnes, représentants différents ministères, pour constater les faits. Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) a ensuite confirmé la présence de ces poissons sans vie gisant sur les bords du lac d’Ambavarano non loin du seuil déversoir mis en place par Rio Tinto/QMM. Ils sont de différentes tailles et de diverses espèces, souligne l’ONG. Cette dernière suspecte un lien entre cet incident et le relâchement d’un million de mètres cubes d’eaux minières usagées dans la région par la société minière.
Transparency International est monté au créneau et a tiré la sonnette d’alarme. "Nous exigeons des autorités compétentes une transparence absolue dans le traitement de cette affaire, un rapport dans les plus brefs délais sur l’origine de cet incident et des mesures d’information adéquate des communautés riveraines qui utilisent ces cours d’eau au quotidien", lance Transparency International sur les propos repris par Tribune de Madagascar. Dans un communiqué daté du 9 mars, Rio Tinto/QMM a déjà promis de présenter un plan de remédiation s’il est prouvé qu’il existe un lien de cause à effet entre les épisodes ponctuels de trouble de l’eau signalés récemment et les opérations minières. Dans l’attente d’une issue sur cette affaire, le gouverneur de la région a interdit les activités de pêche autour du seuil déversoir dans les eaux de Manakana, d’Ambavarano et d’Andrakaraka. Il en est de même pour les ventes de poissons issues de ces lieux.
Depuis 2020, 60 % des villageois ont dénoncé une dégradation de la qualité de l’eau à Fort-Dauphin à cause des opérations de QMM (PCQVP, 2020). Les eaux usées de décharge de la mine renferment en effet des contaminants de métaux lourds tels que l’uranium et le plomb. Ce qui constitue une menace pour la santé humaine et la biodiversité aquatique. Pendant trois ans, la société d’exploitation minière a reçu la pression de fournir d’urgence des services alternatifs pour l’accès à l’eau potable aux communautés affectées par la mine. De leur côté, les organisations de la société civile ont demandé à l’Etat de prendre des mesures conservatoires en attendant les vérifications et expertises.
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