Des centaines de tortues, appartenant à une espèce protégée de Madagascar, ont été saisies en Thaïlande. Malgré les efforts de lutte, le trafic persiste, suscitant des interrogations quant à l’efficacité des mesures mises en place.
La semaine passée, les autorités en Thaïlande ont intercepté 160 tortues malgaches appartenant à une espèce endémique et protégée, emmenées illégalement dans le pays par une femme. Partagée le 4 novembre par le primatologue Jonah Ratsimbazafy, l’information a été confirmée par les autorités environnementales malgaches, selon L’Express de Madagascar. Cette prise confirme une fois de plus l’ampleur du trafic illicite d’espèces protégées, un problème majeur pour la biodiversité du pays.
Cette année, des animaux endémiques de Madagascar ont déjà été interceptés en Thaïlande. En mai, les autorités thaïlandaises avaient découvert un important trafic impliquant un millier de tortues radiées et plusieurs lémuriens. Après cette saisie, une Task Force a été mise en place en collaboration avec plusieurs pays d’Asie du Sud-Est pour lutter contre le commerce illégal des espèces uniques de la Grande Île.
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A la suite de cette nouvelle découverte, l’efficacité du groupe d’intervention international est remise en question. Comment ces tortues ont-elles échappé aux contrôles dans les aéroports ? Cela laisse entrevoir un réseau qui connaît bien les failles du système de sécurité.
Pour Simon Rafanomezantsoa, du Fonds mondial pour la nature, cette saisie démontre l’urgence de renforcer les efforts contre le trafic illégal d’espèces protégées. "La quantité saisie pointe fortement vers l’existence d’un réseau organisé de trafiquants et de l’utilisation de la voie maritime pour faire sortir les animaux hors du territoire national", a-t-il dit dans un article du WWF. M. Rafanomezantsoa appelle à une enquête approfondie pour identifier les responsables et mieux comprendre l’organisation du réseau.