Un bateau octroyé par l’Union européenne à la région Sud-Est de Madagascar a servi au trafic de bois de rose alors qu’il était destiné au désenclavement du Sud de Tuléar. Son armateur est activement recherché.
Censé servir de liaison commerciale entre deux villes du sud malgache, le bateau Fiavota - don de l’Union européenne- était, en réalité, exploité par des trafiquants de bois précieux.
Le bac a été repéré dernièrement au large des côtes sud-est de l’île avec, à bord, 350 rondins de
bois de rose. Il a été arraisonné aussitôt vers
Fort-Dauphin.
" L’armateur du bateau intercepté est en cavale. Pris dans les filets, cinq marins seront en revanche, déférés au parquet ce jour ", indique sur Express de Madagascar le chef d’escadron Théodule Randrianaivoson, commandant du groupement de la gendarmerie de la région Anosy.
Acquis en 2011, ce bateau a cessé de fonctionner quelques mois plus tard pour des problèmes techniques, imputés notamment à une mauvaise gestion. Après appel d’offres, un opérateur indien a repris l’exploitation en 2013.
Selon les premiers éléments de l’enquête, des personnalités locales seraient mouillées dans cette affaire. Elles auraient couvert les trafiquants contre un pot de vin qui pouvaient atteindre jusqu’à 80 millions d’ariary, soit l’équivalent de plus de 24 000€.
Citant une organisation environnementale, RFI rapporte que les coupes de bois de rose ont fortement augmenté depuis le second tour de la présidentielle malgache, en décembre dernier, principalement dans le nord-est de l’île. En février, le président élu,
Hery Rajaonarimampianina, ouvre officiellement la chasse aux trafiquants. A en croire aux affirmations de l’Alliance Voahary gasy, l’opération commence à porter ses fruits, avec un bilan provisoire de 3 bateaux saisis dont le Fiavota.
Mais la détermination de l’Etat semble ne pas suffire à dissuader les trafiquants. L’Express annonce en effet qu’un autre bateau suspect aurait été repéré avant-hier à Mananara Nord - dans le nord-est du pays, en train de charger à bord des rondins de bois de rose ayant déjà fait l’objet de saisis par les autorités compétentes. Cette révélation fait surgir de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne la gestion et la sécurisation des bois saisis.

- Madagascar : Un bateau de l’UE exploité par des trafiquants