Dans son Avis n°07-HCC/AV du 25 avril 2019, la Haute Cour Constitutionnelle indique qu’en vertu de l’article 55.5 de la Constitution, le Président de la République dispose du droit d’initiative pour l’organisation d’un référendum de consultation ou de ratification mais pas en matière de révision constitutionnelle.
Le président malgache Andry Rajoelina s’est exprimé sur les réseaux sociaux à la suite de la publication de l’avis de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). "Le peuple Malagasy est souverain. C’est envers lui que j’ai pris des engagements et c’est pour lui offrir un avenir meilleur que je me dévoue. Il est donc plus que jamais juste que je me tourne vers lui pour engager un dialogue, pour qu’il exprime son opinion, car il s’agit de son avenir et du devenir du pays", a-t-il expliqué.
Récemment initié par le président de la République malgache, Andry Rajoelina, un référendum pour une révision constitutionnelle est prévu pour le 27 mai prochain à Madagascar. Cette décision a provoqué différentes contestations notamment dans le monde politique et les sociétés civiles. Pour "justifier" et "défendre" son choix, le chef de l’Etat a apporté quelques explications sur trois stations télé mercredi 24 avril soir, a rapporté Madagascar Tribune.
Durant cette émission, il a confié avoir demandé l’avis de la HCC ou la Haute Cour Constitutionnelle s’il a le pouvoir d’organiser ce référendum en l’absence de l’Assemblée nationale. "La HCC statuera et le contenu des textes concernés par la révision sera publié après", a-t-il confirmé.
Andry Rajoelina a aussi affirmé que ce référendum concerne huit articles qui font référence à la mise en place des "gouverneurs de région" et la "suppression du Sénat". Ces changements entrent dans le cadre de l’effectivité de la décentralisation et l’optimisation des dépenses de L’État, selon ses dires. "Il n’y a rien de nouveau dans tout cela, j’en ai déjà parlé lors de ma campagne électorale", a-t-il précisé.
Et le président malgache n’a aucunement parlé des articles 54 et 72 de la constitution qui ont été pourtant mentionnées par la porte-parole du gouvernement. Il a même martelé qu’il n’est pas question du renforcement du pouvoir du président de la République ou encore d’une prolongation du mandat présidentiel.
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Au sujet de l’installation des gouverneurs de région, il a souligné la nécessité de concentrer le pouvoir décisionnaire au niveau des collectivités décentralisées. Les gouverneurs connaîtront les besoins urgents de la population (constructions des infrastructures routières, des écoles ou les centres hospitaliers). "Il est impossible pour un ministère de construire des écoles au niveau d’une région, parce qu’il est loin de la réalité sur place", a renchéri Andry Rajoelina.
Concernant le Sénat dont le budget s’élève à 5 milliards d’ariary, sa suppression permettra, selon lui, de faire des économies. Et il a cité comme exemple qu’avec cette somme, l’Etat pourrait construire cinq universités permettant de scolariser plus de 5 000 nouveaux bacheliers par an. Mais également, cette économie permettra d’obtenir jusqu’à 10 000 Mégawatts pour alimenter en électricité la ville d’Antsiranana (au nord) et de Majunga (à l’Ouest) avec des centrales électriques.
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