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Une délégation malgache, incluant le gouverneur de la Banque Centrale (BFM), a supervisé le rapatriement, qui s’est achevé le 14 mars 2025 à 19h30 à Ivato.
Après plus de quatre ans d’attente, Madagascar a enfin pu reprendre les 50 kg d’or confisqués le 28 décembre 2021 à l’aéroport Prince Saïd Ibrahim des Comores.
Les lingots d’or ont été transportés à bord d’un avion privé. Ils ont débarqué à l’aéroport de la capitale malgache dans la soirée du 14 mars. Dès leur arrivée, ils ont été remis à la Banque centrale de Madagascar (BFM). Ce retour s’est déroulé sous la supervision des hautes autorités comprenant des représentants du ministère de l’Économie et des Finances. Des experts en gestion des opérations aurifères ont aussi participé à l’accueil du chargement très important.
La mission malgache, partie d’Ivato à l’aube, a suivi un protocole strict dès son arrivée aux Comores. Après les formalités douanières et bancaires, le pesage et une analyse XRF ont été réalisés pour vérifier la composition des blocs d’or. L’opération s’est poursuivie par des démarches administratives, incluant l’emballage, le scellage et l’élaboration des documents de restitution. Vers la fin de la journée, la délégation a embarqué les lingots dans un vol retour vers Madagascar.
Cette restitution a été rendue possible par une décision du Tribunal de Première Instance (TPI) de Moroni, en date du 31 décembre 2024. Le résultat du jugement n°208/24 a été sans appel : « Il est constant et non contesté que les 28 lingots d’or ainsi confisqués proviennent de Madagascar ». Il a confirmé que les lingots provenaient de Madagascar et avaient été acquis illégalement. La requête a été déposée par la direction de la Législation et du Contentieux auprès de la Primature le 27 septembre 2024.
La Cour s’est appuyée sur la Convention des Nations Unies contre la corruption, reconnaissant les droits de propriété de l’État malgache. « Chaque Etat partie, conformément à son droit interne, prend les mesures nécessaires pour permettre à ses tribunaux ou autorités compétentes, lorsqu’ils doivent décider d’une confiscation, de reconnaître le droit de propriété légitime revendiqué par un autre Etat partie sur des biens acquis au moyen d’une infraction établie conformément à la présente Convention (…) Qu’il résulte des pièces justificatives produites, que les lingots saisis appartiennent à l’Etat malagasy », a décrété le TPI de Moroni dirigé par Aliamane Ali Abdallah.
Ce succès résulte d’une mobilisation diplomatique effectuée par le président Andry Rajoelina et de plusieurs ministères. Ils ont plaidé inlassablement auprès des autorités comoriennes.
Source : Midi Madagasikara