Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de l’Union européenne, a exprimé son point de vue sur la décision de Madagascar d’inclure la castration parmi les peines possibles pour les auteurs de viols.
"Je ne pense pas que la castration chimique ou la castration tout court soit une solution dissuasive pour les violeurs", indique la cheffe de la délégation de l’Union européenne à Madagascar, lors d’un point de presse 26 février, à propos de cette peine envisagée pour les coupables de viol sur mineur. Isabelle Delattre Burger poursuit, dans des propos rapportés par le média 2424.mg : "le viol est un crime mais il faut le combattre par tous les moyens dignes de ce nom", que "le viol d’enfant est absolument abject, c’est un crime odieux qu’il faut combattre avec tous les moyens légaux", par contre la castration, "est contraire de la constitution même de Madagascar".
La diplomate souligne particulièrement l’article 8 de la Constitution pour étayer son opposition à ce qu’elle considère comme un traitement cruel et dégradant. Elle insiste également sur le fait que Madagascar a ratifié les conventions des Nations unies contre ce genre de peine en 2005.
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La semaine dernière, la Haute cour constitutionnelle, a jugé que la castration chirurgicale est en conformité avec la Constitution et les engagements internationaux de Madagascar, pour autant que les détails de sa mise en œuvre soient clairement établis dans un décret d’application, et qu’elle ne provoque ni douleurs ni souffrances graves, tant physiques que morales.
Cette décision souligne également que la réforme législative vise à créer une "législation spécifique respectueuse de l’identité de la société malgache", qui considère la violence sexuelle sur les enfants comme des "traitements cruels et inhumains".
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