80% de la population active ont basculé dans l’informel à Madagascar où ce secteur représente actuellement 24% du PIB.
Pour Madagascar, l’absence de perspective d’embauche a fait augmenter de 20% le nombre de personnes travaillant dans l’informel en seulement 5 ans, soit de 2008 à 2013. 80% de la population active –contre 60% en 2008- sont désormais concernées par ce phénomène qui contribue à hauteur de 24% au PIB du pays.
« La ruée vers le secteur informel est le seul recours pour la plupart des Malgaches pour faire face à la crise qui a sévi dans le pays », explique dans L’Express de Madagascar un responsable auprès de L’Instat, l’organe
en charge des statistiques dans le pays. Selon ce dernier, le commerce, l’agriculture et l’élevage sont les principaux domaines d’activités frappés par ce mal économique.
Le ralentissement généralisé de l’économie malgache depuis le début de la crise en 2009, combiné avec les difficultés liées à la création d’emplois formels sont les facteurs qui favorisent l’informel, analyse encore ce spécialiste. De surcroît, le taux d’emploi au niveau du secteur privé et le public a baissé respectivement de l’ordre de 11,9% et 2,6% rien qu’entre 2012 et 2013 alors que le nombre de nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi ne cesse d’augmenter. Chaque année, la Grande île voit débarquer entre 400 000 à 500 000 demandeurs d’emplois, fraîchement diplômés.
Faute de proposition, ces jeunes préfèrent se tourner vers l’informel pour survivre même si « ce secteur engendre un faible revenu, comparé aux emplois formels », comme le souligne l’Instat. Ils garnissent en même temps le rang des chômeurs qui se totalisent à 3 millions de personnes à travers l’île au décembre 2013, soit globalement autour de 3,8%.
Si le nombre de demandeurs d’emplois est relativement faible à Madagascar, c’est que « la population malgache souffre plutôt de sous-emploi, que de chômage », explique encore ce responsable auprès de l’Instat.
Par rapport aux moyens d’inciter ceux qui optent pour l’informel à formaliser leurs activités, ce dernier estime que la démarche reste encore assez périlleuse. « La contrainte administrative et le paiement d’impôts sont des obligations financières pour formaliser leurs activités », ce qui fait souvent reculer les personnes souhaitant intégrer le formel, rappelle-t-il. Pour lui, l’Etat malgache doit encore mettre en place des systèmes d’incitation plus attrayants pour redresser la situation.