Selon une étude publiée jeudi dernier, le réchauffement climatique n’a joué qu’un rôle minime dans la famine frappant le sud de Madagascar.
Depuis plusieurs décennies, le Sud de Madagascar est frappé par une sécheresse inédite. Cette situation a précipité plus d’un million de malgaches dans une malnutrition aigüe.
Au mois de juin, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait qualifié cette crise de première famine due au réchauffement climatique. "Mes compatriotes endurent le tribut d’une crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé", a d’ailleurs insisté le président malgache Andry Rajoelina, lors de la COP26 à Glasgow.
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Mais selon l’étude du World Weather Attribution (WWA), la quantité de pluie a été inférieure de 60 % à la normale dans le Grand Sud de Madagascar, en 2019-2020 et 2020-2021.
Selon les chercheurs, la probabilité qu’un tel événement se produise n’a pas augmenté de manière significative, à cause du réchauffement climatique. "A Madagascar, l’augmentation prévue des sécheresses sous l’influence du réchauffement ne devrait intervenir qu’à partir de +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Or pour l’instant, le monde a gagné environ 1,1°C", a expliqué les scientifiques dans leur rapport.
Friederike Otto, de l’université d’Oxford, a souligné que tout malheur qui se produit n’est pas automatiquement lié au changement climatique.
"S’il y a une part de changement climatique, elle est minime. Trop minime pour être détectable", a assuré un autre auteur de l’étude, Robert Vautard, de l’Institut Pierre-Simon Laplace.
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