Dans une interview accordée à France 24, Herimanana Razafimahefa, président du Sénat malgache, a expliqué avoir reçu des "pressions" par certains membres du gouvernement l’ayant obligé à renoncer au poste de chef d’État par intérim.
À un mois de l’élection présidentielle à Madagascar, une révélation majeure vient de surgir. Le Collectif des 11 candidats en lice pour la présidence accuse la commission électorale et la Haute Cour Constitutionnelle de favoriser le président actuellement en poste. En effet, selon la Constitution, c’est normalement le président du Sénat qui aurait dû assurer l’intérim pendant la période électorale, mais de manière inattendue, il a cédé sa place au gouvernement le 8 septembre dernier, suscitant la surprise générale.
Lors d’une interview exclusive avec Gaëlle Borgia, correspondante de France 24, Herimanana Razafimahefa a révélé avoir reçu des menaces de mort pour qu’il renonce à son rôle au profit du gouvernement.
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"J’ai reçu plusieurs pressions, venant justement du gouvernement, qui est devenu collégial qui prend le rôle de chef d’État par intérim actuellement, ça venait de plusieurs personnes. Mais c’était surtout quelques membres de ce gouvernement", a-t-il expliqué. Herimanana Razafimahefa aurait également été contraint de signer une lettre de démission déjà rédigée, évoquant les menaces de mort.
Il a révélé : "j’ai eu peur pour ma personne (…) j’ai déjà envoyé ma fille de 15 ans en France". À la question de la journaliste : "donc, on vous a dit que vous et votre famille, vous risquez de mourir si vous ne renoncez pas ?". Sa réponse est : "exactement". Il a également déploré une "méthode mafieuse".
Le président du Sénat a aussi révélé avoir prévenu le président Andry Rajoelina des pressions qu’il subissait, mais cela, n’a rien changé.
Une affaire sans doute à suivre.
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