Les résultats d’une enquête portant sur la corruption sexuelle en milieu scolaire à Madagascar ont été publiés mardi 28 septembre. Dans la majorité des cas, les victimes préfèrent garder le silence.
L’association Transparency International - Initiative Madagascar a présenté, mardi 28 septembre, les résultats d’une étude sur la situation de la corruption sexuelle dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur. L’enquête a été réalisée auprès de plus de 5 000 personnes de la Grande Ile, réparties dans 3 régions : Analamanga, Antsiranana et Diana.
Selon l’étude, 84 % des étudiants interrogés ont été victimes de corruption sexuelle. "C’est énorme. Ça veut que cette pratique s’est normalisée", selon la chef du projet anti-corruption au sein de TI-MG, citée par le site d’information RFI. Des professeurs obligent des étudiants à avoir une relation sexuelle avec eux en échange d’une bonne note aux examens.
Dans la majorité des cas, les victimes de corruption sexuelle choisissent de se taire, pourtant ces pratiques illégales sont connues par les professeurs et même les parents. D’après la rédactrice en chef de Malina, un réseau de journalistes d’investigation : "C’est devenu presque un passage obligé pour les élèves qui veulent finir leur cursus scolaire ou universitaire".
Cependant, la poursuite des coupables et leur radiation de la fonction publique sont rares, déplore la confédération des syndicats des enseignants, présente lors de la présentation du rapport. Elle a affirmé qu’il y aurait "un réseau de protection des professeurs coupables au sein même du ministère de l’enseignement supérieur ".
Transparency International-Initiative Madagascar regrette par ailleurs l’inexistence d’une loi concernant la corruption sexuelle dans la Grande Ile. L’association recommande l’ajout de ce volet dans la législation. Une grande sensibilisation sur cette forme de corruption est également jugée nécessaire. TI-MG plaide pour l’organisation d’ateliers de prévention dans les écoles et les universités.
> Toute l’actualité à Madagascar à suivre sur Linfo.re