Lors de l’ouverture de la deuxième session parlementaire, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale malgache, a livré un discours en français, critiquant vivement la situation politique en cours, ce qui a été mal reçu par son propre parti, l’IRD.
"La démocratie se dégrade fortement. La situation actuelle se définit par quelques phrases : Notre pays va mal, Notre peuple souffre de nos insuffisances et de nos incompétences, notre civilisation est en faillite", a-t-elle lancé. La patronne de l’Assemblée nationale a ensuite ajouté, comme le rapporte Madagascar-Tribune : "dire que dans les conditions actuelles, seule la consultation du peuple par la voie des urnes est l’unique solution, alors que les normes morales et les normes universelles sont loin d’être remplies, ouvre la voie vers une spirale de crises".
Elle exhorte aussi la communauté internationale, "face à l’urgence à agir". Selon Mme Razanamahasoa : "je sais et je suis convaincue que vos constats respectifs rejoignent les nôtres, sur certains domaines et secteurs vous êtes dissuasifs, le temps n’est plus à la diplomatie".
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Après ces déclarations, Christine Razanamahasoa a déclenché la colère des partisans du président en exercice. Certains députés affiliés à l’IRD ont quitté la salle lors de la séance parlementaire et des attaques personnelles contre la présidente de l’Assemblée nationale se sont intensifiées. Certains allant même jusqu’à dire qu’elle avait des problèmes psychologiques. Les parlementaires soutenant Andry Rajoelina estiment que le discours de la présidente de l’Assemblée ne reflète pas l’opinion des députés de la majorité ni celle de l’Assemblée nationale dans son ensemble.
Mais ces réactions semblaient être anticipées par Christine Razanamahasoa. En effet, à l’entame de son discours cinglant, elle avait bien souligné : "(...) j’allais oublier que dans ce pays, dire vrai et clamer la vérité dérangent, défendre l’intérêt général pourrait – être source d’ennuis".
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