Le président malgache Andry Rajoelina a réclamé le remplacement de l’ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre en raison des différentes prises de paroles successives.
Sur le récit du journal Africa Intelligence, RFI rapporte que par l’intermédiaire de la ministre malgache des Affaires étrangères, le président Andry Rajoelina a réclamé le départ de l’ambassadrice de l’Union européenne, Isabelle Delattre.
Une grande première dans l’histoire des relations entre Madagascar et l’UE. La prise de parole de la diplomate durant une conférence de presse du 26 février a agacé le chef de l’Etat. Elle a rappelé que la loi autorisant la castration chirurgicale est contraire aux traités internationaux.
Le même jour, en tant que partenaire qui a contribué à améliorer le réseau routier du pays, elle s’est dite "régulièrement frustrée, de voir que le fonds d’entretien routier n’avait pas les moyens d’entretenir ce réseau".
La cheffe de la diplomatie malgache, Rafaravavitafika Rasata, a envoyé une lettre au haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères. Elle aurait exprimé "son mécontentement au sujet de cette conférence de presse".
Au micro de RFI, la porte-parole de la Commission européenne en charge des Affaires étrangères, Nabila Massrali, a confirmé que la ministre "a également demandé à l’UE de procéder au remplacement de son ambassadrice". Pourtant, cette demande de départ n’a pas été discutée lors de la convocation d’Isabelle Delattre quelques jours plus tôt.
La délégation de l’UE a souligné à RFI jeudi 4 avril que le départ de l’ambassadrice a été quasiment acté. Désormais, les modalités restent à préciser, car elle devrait quitter prochainement son poste en (juillet/août). Toutefois, la procédure de recrutement pour lui trouver un successeur devrait prendre plus de temps.
Selon une source diplomatique de la délégation, ils ont la volonté "de garder de bonnes relations avec Madagascar et c’est pour cela qu’ils se plient à la demande". "Mais son départ dans ces conditions aura forcément des conséquences, politiques et financières", a-t-elle prévenu.
Côté chancelleries étrangères, on prend acte de cette décision. "Est-ce à dire qu’on attend simplement des ambassades qu’elles signent des chèques et ferment leur bouche ?" a réagi un autre diplomate.
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