Des cas de bactéries multirésistantes sont devenus fréquents à Madagascar, selon un professionnel de santé d’un centre hospitalier universitaire.
Ces derniers temps, le port des équipements de protection individuelle en entrant dans les chambres des malades du service de réanimation est recommandé dans des hôpitaux à Madagascar. Cette mesure a été prise, car plusieurs patients porteurs de Bactéries multirésistantes (BMR) y ont été admis. "Certains d’entre eux ont succombé", a témoigné un professionnel de la santé d’un CHU (Centre hospitalier universitaire) de la capitale.
Les BMR signifient que les bactéries ne sont plus sensibles qu’à un très petit nombre d’antibiotiques. Selon un médecin, travaillant dans un service de réanimation, des cas ont toujours existé en milieu hospitalier, notamment dans le service de réanimation. Mais ils sont devenus fréquents, puisque des cas existent toutes les semaines. "Les cas de choc septique que nous rencontrons, par exemple, sont dus à cette résistance aux antibiotiques", a-t-il renchéri.
Selon L’Express de Madagascar, les bactéries deviennent insensibles à certains antibiotiques lorsque ces derniers ne sont pas utilisés correctement : les doses ne sont pas suffisantes ou elles sont prises même si ce n’est pas nécessaire. Sur la grande île, les antibiotiques sont vendus dans les épiceries. "Le manque d’hygiène en milieu hospitalier peut également favoriser leur propagation, par exemple lors de l’utilisation d’aspirateurs sur plusieurs patients sans désinfection adéquate", a indiqué les sources du journal.
Dr Eric Andrianasolo, président de l’Ordre national des médecins a souligné que les médicaments traitant les BMR coûtent très cher et parfois ils n’existent pas à Madagascar.
Face à cette situation sanitaire, un médecin a proposé des sensibilisations sur le danger de la prise inappropriée des antibiotiques au niveau des quartiers. D’après lui, il faut interdire la vente de médicaments en dehors des pharmacies. Par ailleurs, des mesures doivent être prises contre ces pseudo-tradipraticiens qui proposent des traitements miracles et l’hygiène doit être renforcée au niveau des milieux hospitaliers.
> A lire aussi : Résistance aux antibiotiques : l’OMS dresse un constat alarmant