Madagascar fait face à une nouvelle invasion de criquets depuis le début de la semaine. L’Ouest de l’île est sévèrement touché. Le ministère de l’Agriculture et la FAO se mobilisent pour contrer le fléau.
La saison des pluies rime avec la reproduction des criquets à Madagascar. L’insecte envahie, depuis le début de la semaine, la zone Ouest de la Grande-Ile. Les criquets migrateurs s’attaquent aux cultures. La production de riz a déjà baissé de 20 % en seulement quelques jours d’invasion.
Pour contrôlé et neutralisé le fléau, le ministère de l’Agriculture malgache et la FAO (Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) sortent les grands moyens. Objectif : exterminer toutes les larves et empêché la recrudescence de l’invasion dans les prochains mois.
L’
invasion acridienne prend une proportion plus qu’inquiétante dans la Grande île. Elle
" est à peu près la même observée en 1996 ", a reconnu le ministre local de l’Agriculture Entre 1996 et 1998, l’étendu des surfaces infestées avait atteint les 2 millions d’hectares dans tout le pays.
" La partie Ouest de la grande île est la plus infestée. Depuis septembre 2013 jusqu’au 5 avril 2014, près de 500 000ha ont été déjà traités mais les techniciens nationaux et étrangers au sein de la FAO ont encore identifié entre 300 000 et 400 000 hectares de superficie infestée qu’il faut traiter jusqu’à la fin juin 2014 ", a-t-il expliqué.
Pour atteindre une rémission, la
campagne de lutte doit s’étaler sur 3 ans, compte tenu de l’ampleur de la catastrophe, poursuit encore ce responsable, invitant les techniciens de la FAO à lui fournir un bilan détaillé de la lutte anti-acridienne pour cette première phase de la campagne 2013-2014.
C’est cet organisme de l’ONU s’est vu confier la gestion des fonds alloués à cette cause. L’entité a 30 années d’expérience dans la lutte anti-acridienne, notamment en Afrique. 26 millions de dollars ont déjà été mobilisés, soit l’équivalent de 19 millions d’euros, mais la campagne triennale nécessite encore 30 millions de dollars, soit plus de 21 millions d’euros.
Trois hélicoptères et un avion léger sont déployés actuellement dans les interventions aériennes. Le ministre de l’Agriculture recommande la prudence pour les techniciens assignés à l’opération. En cas de surdosage, les produits utilisés peuvent avoir des dégâts sur la santé humaine et la faune, notamment les abeilles et les vers à soie, souligne-t-il. Et d’ajouter : " on ne peut pas non plus les appliquer sur les rizières, les plantations, les lacs ainsi que les zones à forte concentration de population ".
Depuis lundi, la population de la banlieue tananarivienne assiste impuissante à l’arrivée massive des criquets. Pour les éloigner des champs de culture, les agriculteurs n’ont eu d’autres choix que de déclencher des feux de brousse. Une solution qui n’est pas sans conséquences pour l’environnement. A travers les radios locales, l’opinion s’insurge contre la manière dont l’Etat malgache gère cette crise qui menace la sécurité alimentaire dans tout le pays.
Suivant " une véritable autoroute" comme le décrivent les techniciens du ministère, ces criquets migrateurs risquent d’atteindre des zones à fort potentiel agricole si le fléau n’est pas contenu.