A Madagascar, l’ouverture de la session budgétaire au Parlement a été marquée par des débats animés. Les discussions ont notamment porté sur des questions internes, notamment sur l’achat de 4x4 pour les 163 députés récemment élus ou réélus.
Ces discussions, qui se sont déroulées à huis clos avec la ministre de l’Économie et des Finances, ont abouti à la promesse de fournir un 4x4 à chacun des élus. De son côté, la société civile fait une fois de plus part de ses préoccupations concernant le manque de transparence dans ces négociations.
Traditionnellement, lorsque les députés malgaches demandent des discussions à huis clos, il est souvent question de finances et d’avantages qui les concernent directement. Cette fois-ci, la demande de véhicules a été validée sous la forme d’un contrat de leasing d’une durée de cinq ans, aligné sur la durée de leur mandat. Les remboursements seront prélevés sur les crédits carburant alloués aux députés.
Cette décision a rapidement fait réagir Hony Radert, secrétaire général du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC). Elle a rappelé qu’ il est impératif de veiller à une gestion responsable des finances publiques bien que les conditions des routes à Madagascar justifient l’usage de véhicules tout-terrain. Elle a également critiqué le manque de justification pour renouveler le parc automobile à chaque législature.
Pour la société civile, les discussions concernant les avantages des députés devraient être rendues publiques, car les citoyens ont le droit de connaître l’utilisation des fonds publics, a insisté H. Radert. La rapidité avec laquelle ces demandes sont traitées contraste avec les préoccupations majeures comme les problèmes d’eau, d’électricité, et les priorités budgétaires.Le projet de loi de finances 2025, attendu la semaine prochaine, sera l’occasion pour la société civile d’exiger un débat approfondi sur les véritables enjeux économiques du pays.
Source : Rfi.fr