La colline de Manjakamiadana, située au cœur d’Antananarivo, est une nouvelle fois sous haute surveillance. Des drapeaux rouges ont été déployés pour alerter les 2 000 habitants d’un risque élevé d’effondrements du sol.
La saison des pluies bat son plein à Madagascar et avec elle, les risques d’éboulements se multiplient. Dans la capitale, ce sont près de 2 000 habitants qui vivent sous la menace constante de voir leur maison emportée par les glissements de terrain.
Dans les hauteurs de Manjakamiadana au centre d’Antananarivo, des étendards rouges flottent au vent, tels des signaux d’alarme. Ils indiquent les zones à risque, où des centaines de foyers sont menacés par les écroulements de la terre.
Une habitante de la colline vit dans une angoisse permanente. "Chaque fois qu’il pleut, on a peur que notre maison parte", confie-t-elle. Ses voisins sont également conscients du danger mais n’ont pas les moyens de quitter les lieux.
Une autre habitante, partage le même désarroi. "On a déjà dû quitter notre maison plusieurs fois à cause des glissements de terrain", raconte-t-elle. "Si l’État nous proposait une solution de relogement, on n’hésiterait pas."
Malgré ces risques réels, certains habitants minimisent la menace. Sur le flanc ouest de la colline, certains se montrent sceptiques quant à l’urgence de la situation. Pourtant, en 2019, quatre personnes ont perdu la vie dans un éboulement.
Pour Lalah Christian Andriamirado, expert en géorisques, la situation est alarmante. "Environ 400 toits sont directement exposés aux risques d’éboulements", prévient-il. Selon lui, des infiltrations dans le sous-sol affaiblissent les terrains.
Selon Météo Madagascar, la prochaine saison des pluies s’annonce particulièrement intense, avec la prévision de jusqu’à cinq cyclones. Cette forte activité cyclonique augmente considérablement les risques de glissements de terrain, comme l’a alerté le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes.
Face à cette menace, les autorités doivent agir rapidement. La construction de murs de soutènement et la rénovation des canaux de drainage sont des pistes envisagées. Mais pour les habitants, la solution la plus efficace serait de les reloger dans des zones sécurisées.