Les autorités locales ont imposé une réglementation de la circulation de nuit en raison des récentes manifestations à Morondava, à l’ouest de Madagascar.
Depuis jeudi 27 septembre, il est interdit de circuler à partir de 20 heures, heure locale, jusqu’au petit matin dans les rues de Morondava, chef-lieu du Menabe. La préfecture a décrété un couvre-feu. Quant au contrôle d’identité, c’est l’Organe mixte de conception (OMC) qui s’en chargera. "Ce couvre-feu ne sera levé que lorsque la situation se calmera", a soufflé une source.
Cette décision a été prise après les manifestations violentes qui ont éclaté dans plusieurs quartiers de Morondava, jeudi dans la journée. Les manifestants protestaient contre la mise en liberté de deux voleurs de zébus (dahalo) et meurtriers il y a quelques mois. Ils ont également critiqué la résolution du problème d’irrigation des champs de rizière.
Les agitations ont fait un mort jeudi après-midi. Ce dernier faisait partie de la foule qui s’était manifestée. Il a été tué par les forces de l’ordre dans le village d’Analaiva. "Ils ont lancé des pierres à l’endroit des véhicules et des voyageurs bloqués à Analaiva, et pillé leurs bagages", a relaté une source de la gendarmerie.
Selon cette même source, les manifestants étaient armés et ont tiré des coups de feu. D’ailleurs, ils ne se sont pas dispersés, jusqu’à ce qu’ils voient un de leurs amis à terre. Ils ont tellement été irrités par le meurtre que quelques-uns sont revenus et ont brûlé le bâtiment du poste de la gendarmerie par la suite.
La manifestation a commencé très tôt vers 6 heures du matin. Elle a été initiée par les agriculteurs d’Ankiliabo Misompotsy. Ils ont bloqué durant des heures la circulation entre Mahabo et Morondava. La gendarmerie a indiqué que c’était un acte de révolte, mais des profiteurs en ont tiré avantage en vandalisant des véhicules, pillant les touristes, les magasins, etc.
Aucune arrestation n’a été faite par les forces de l’ordre par peur de provoquer encore plus de tensions. Cependant, des négociations ont été faites entre les manifestants, la gendarmerie et les autorités locales, mais en vain. Des magistrats ont également été menacés à Morondava, en raison de la mise en liberté de deux "Dahalo". Et pourtant, des sources ont indiqué que le tribunal de Toliara a accordé leur libération. Une décision qui a poussé la population à ne plus faire confiance à la justice.
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(Source : lexpressmada.com)