Amnesty International tire la sonnette d’alarme sur la situation de la famine dans le Sud de Madagascar, une région frappée par une sécheresse historique encore plus aggravée par une crise climatique mondiale.
La famine a touché notamment les districts d’Ampanihy et d’Ambovombe, situés dans le Grand Sud de Madagascar, la région la plus méridionale de l’île. Cette région souffre régulièrement de sécheresse, mais cette année, la sécheresse était particulièrement virulente. Une sécheresse historique qui, selon les experts, avait été aggravée par une crise climatique. Cette partie du monde serait la première région à souffrir d’une famine climatique. Pour lutter contre la faim, les Malgaches victimes de la famine cuisent des cactus et des tubercules sauvages au lieu des aliments habituels comme du riz, du manioc et du maïs. Ils ajoutent de la cendre ou de l’argile blanche pour enlever le mauvais goût des cactus et des tubercules sauvages.
Dans le Grand Sud de Madagascar, la plupart des enfants ne vont pas à l’école primaire (seule la moitié d’entre eux s’y rendent) contre 95 % dans la région incluant la capitale, Antananarivo. Outre les enfants, les femmes aussi figurent parmi les premières victimes de la famine, car ce sont elles qui sont chargées de la collecte de l’eau et de la nutrition de la famille (des activités assez physiques). Il n’y a pas de données chiffrées sur le nombre des victimes, mais les habitants de la région ont fait part des personnes mortes de faim.
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Dans son rapport, rendu public mercredi 27 octobre et intitulé : ’Il sera trop tard pour nous aider quand nous serons morts’, Amnesty International a souligné que la sécheresse, qui sévit actuellement dans le Sud de Madagascar et ses conséquences, "ne doivent pas être traitées par le gouvernement malgache et la communauté internationale comme une urgence humanitaire". Cela étant car il existe "l’ombre du changement" climatique qui plane sur cette situation tragique.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a fait remarquer que : "Madagascar se trouve en première ligne de la crise climatique. Cela se traduit par le fait qu’un million de personnes sont confrontées à une sécheresse d’une ampleur catastrophique et en butte à des violations de leurs droits à la vie, à la santé, à la nourriture et à l’eau. Cela implique le risque de mourir de faim".
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