À Madagascar, la consommation d’héroïne connaît une forte augmentation. Cela soulève de vives inquiétudes concernant les risques de VIH/SIDA chez les personnes qui consomment des drogues par injection.
L’héroïne occupe une place de plus en plus importante dans le domaine de la consommation de drogues à Madagascar. L’association Ainga/Aides a identifié 1 580 usagers d’héroïne, tous considérés comme faisant partie des populations à risque élevé pour la transmission du VIH/SIDA.
La mission principale d’Ainga/Aides est de distribuer des seringues stériles à usage unique. En retour, l’association récupère les seringues usagées. "Le but est d’éviter le risque de transmission du VIH/SIDA, en évitant le partage des aiguilles entre consommateurs", précise le Dr Ravelohanta, coordinatrice de l’association, lors du colloque VIH/SIDA, qui s’est tenu du 22 au 24 octobre.
Cette approche préventive suscite des controverses. Certains craignent qu’elle n’encourage davantage la consommation de drogues à Madagascar. "Ils sont approvisionnés en seringue ou pas, ils trouveront toujours un moyen pour en consommer. En leur donnant des seringues stériles, nous leur offrons des moyens de prévention du VIH/Sida, pour les toxicomanes", affirme le Dr Ravelohanta.
Les données révèlent que le VIH/SIDA touche principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les usagers de drogues injectables et les travailleuses du sexe. En 2016, la prévalence du VIH atteignait 8,4 % chez les usagers de drogues injectables.
Les organisations de la société civile (OSC) engagées dans la lutte contre le VIH/SIDA sollicitent des ressources supplémentaires. Elles demandent aussi une meilleure reconnaissance de leurs efforts pour combattre cette maladie contagieuse.
Source : Lexpress.mg