Eau, électricité, carburants, charbon de bois…Les prix ont atteint des sommets à Madagascar, au plus grand désespoir des ménages les plus défavorisés.
Comme à l’accoutumée, la saison des pluies provoque la flambée des prix sur la Grande île. La hausse affecte plusieurs secteurs, principalement l’énergie.
Dans les stations-services, les carburants coûtent plus chers depuis vendredi dernier, comme l’ont réclamé à l’Etat les opérateurs du secteur pétrolier. Ainsi, le prix du gazole a augmenté de 100 ariary, passant de 2580 ariary (0.92 euro) à 2680 ariary (0.95 euro). Comme le pétrole lampant, l’essence s’est renchérie de 150 ariary. Le super sans plomb se vend désormais à 3 240 ariary ( 1.15 euro) le litre, contre 3090 ariary (1.10 euro) auparavant.
« Les ruptures de stocks de plus en plus fréquentes observées dans les stations illustrent les difficultés vécues par les compagnies pétrolières. Sur le marché international, le cours du baril est aujourd’hui à 124 dollars, alors qu’il était à 100 dollars il y a un an », explique à la presse le ministre des Hydrocarbures Marcel Bernard.
Du côté de la Jirama, la société de distribution d’eau et d’électricité, l’heure est également à la hausse des tarifs. Une hausse de 17% du coût de l’électricité et une hausse de 14% du coût de l’eau ont ainsi été annoncées. Les abonnés verront leur facture d’électricité et d’eau augmenter dès ce mois de mars, rapporte L’Express de Madagascar. Les responsables de la compagnie précisent néanmoins que la hausse ne s’applique qu’aux ménages qui consomment au-delà de 25kwh pour l’électricité et de 10m3 pour l’eau.
A entendre les explications officielles, l’envolée des tarifs devait être plus conséquente et généralisée, mais l’intérêt général a primé au regard de la crise qui affecte la population. « C’est une mesure destinée à protéger les couches les plus défavorisées. Nous avons essayé d’être à l’écoute de tout le monde, pour que la hausse appliquée tienne compte à la fois de l’intérêt de la société et des consommateurs », précise Feno Randrianarison, responsable de la communication de la Jirama. Dans le même esprit, les lavoirs publics et les bornes-fontaines sont également épargnés par la hausse.
Pour autant, avec la flambée des carburants et de l’électricité, l’augmentation des prix des produits de première nécessité comme le riz, le pain, l’huile… est fortement à craindre sur la Grande île.
En plus de cette inflation galopante qui guette le pays, la capitale Antananarivo doit faire face à une pénurie de charbon de bois depuis quelques jours. Ces combustibles utilisés par la plupart des ménages malgaches se font de plus en plus rares à cause des intempéries et en particulier des éboulements qui bloquent les routes nationales reliant la capitale aux provinces.
« Vendu à 30 000 ariary (environ 10.71 euros) le sac, le charbon vient de doubler de prix, voire de tripler même pour la vente au détail », relate La Tribune, qui se fait l’écho de la détresse des ménages les plus modestes. En effet, de longues files d’attente ont été observées ces derniers temps auprès des revendeurs de charbon dans les bas quartiers d’Antananarivo, alors que les autorités se font discrètes s’abstenant d’annoncer à ce jour aucune mesure pour endiguer la vie chère.
Sources et photo : L’Express de Madagascar et La Tribune