Une colonne de criquets d’environ 2km² sévit actuellement dans le moyen-Ouest de Madagascar. A travers le pays, seuls 250 000ha sur les 1,5 millions ha de surfaces infestées ont pu être traités jusqu’ici.
Le moyen-ouest de
Madagascar est de nouveau confronté à une importante invasion de criquets migrateurs. Les habitants de la commune de Miandrivazo et ses environs immédiats assistent impuissamment depuis lundi aux actions ravageuses des essaims arrivés dans la ville en début de soirée.
« La colonne de criquets de près de 2km² est arrivée par le sud ouest, noircissant complètement le ciel de Miandrivazo », indique un témoin sur Express de Madagascar. Selon ce dernier, les essaims ont d’abord survolé la ville durant une trentaine de minutes avant de se rabattre sur les champs de culture longeant une vaste rivière appelée Mahajilo. La population locale aurait tenté de les disperser à l’aide de fumée mais en vain. Les criquets ont fini par y passer une nuit entière, suffisamment longtemps pour dévaster rizières et champs de haricots.
Morarano, une commune située à 4 km de Miandrivazo, les dégâts sont tout aussi importants même si aucun bilan chiffré n’a encore été communiqué par les autorités locales.
Selon une source citée par le quotidien malgache, la production rizicole y est fortement menacée. « Les épis de riz sont au stade de germination à l’heure actuelle. Toute la riziculture envahie par les criquets risque ainsi d’être irrécupérable », craint-elle.
Cette situation menace également d’autres zones productrices du pays compte tenu du trajet suivi par les criquets migrateurs, selon des techniciens auprès du ministère de l’Agriculture. Avant de rallier Miandrivazo, ces essaims destructeurs ont déjà sévi dans des grandes zones grégarigènes du Sud de Madagascar.
Après Manja, Morondava ou encore Malaimbandy, ces colonnes pourraient atteindre les régions du centre comme Vakinankaratra et Analamanga avant de rejoindre le nord-ouest.
« C’est une véritable autoroute que les criquets suivent. Je pense que, telle que se présente la situation, il faudra s’attendre à ce que ces criquets arrivent jusqu’au Vakinankaratra et même jusqu’à Antananarivo », affirme un technicien sur Express de Madagascar.
« La situation acridienne de cette année serait-elle donc pire que celle des précédentes ? » s’interroge alors la presse locale. La situation se complique pour la Grande île qui doit encore se défaire des essaims déjà actifs tout en étant obligée de neutraliser les criquets au stade larvaire.
Pour les techniciens du ministère, les efforts sont « trop concentrés sur les traitements aériens, au détriment des traitements au sol qui sont les plus efficaces pour les préventions ».
Actuellement, 250 000 hectares sur les 1,5 millions d’hectares de zones infestées ont pu être traités par voie aérienne, un bilan jugé trop peu compte tenu de l’ampleur de la catastrophe qui, rappelons-le, constitue une
grave menace pour les moyens de substance de la population malgache, notamment, celle en milieu rurale, la plus vulnérable.