Hery Rajaonarimampianina prêtera serment ce samedi en sa qualité de président de la 4è république de Madagascar. Zoom sur son parcours.
Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana, 56 ans, prendra solennellement sa fonction de président de Madagascar ce samedi 25 janvier, jour de son investiture. Tout connaître sur celui qui dirigera la Grande île pour les 5 prochaines années.
Etudes et parcours professionnel
Après avoir décroché en 1982 sa maîtrise en sciences économiques de l’université de Tananarive, Hery Rajaonarimampianina s’envole pour le Canada où il obtiendra en 1986 son Diplôme d’Etudes Approfondies – DEA – en Sciences Comptables à l’université du Québec à Trois-Rivières. Puis, il revient au pays.
En 1991, il retourne au Canada pour approfondir ses connaissances en expertise comptable auprès du Certified General Accountant’s Association. De retour au pays, il est nommé directeur des études à l’Institut national des sciences comptables de l’administration d’entreprises (INSCAE), fonction qu’il occupe jusqu’en 1995. Durant la même période, il fait le va-et-vient entre la Grande île et l’Institut d’administration des entreprises de Metz où il donne également des cours tout en assumant son poste d’enseignant à l’Université de Tananarive.
En 1995, il fonde dans la capitale malgache le cabinet d’Expertise Comptable et Commissariat aux comptes AUDITEURS ASSOCIES - C.G.A qui réussira très vite à se faire un nom à travers l’île. Huit ans plus tard,il est propulsé à la tête de l’Ordre des Experts Comptables et Commissaires aux Comptes de Madagascar, en 2003. Il en assurera la présidence durant 5 ans d’affilée tout en tenant sa fonction de vice-président du Conseil Supérieur de la Comptabilité (CSC) ainsi que son titre de Conseiller du Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité, acquis en 2004.
Ses débuts en politique
Hery Rajaonarimampianina fait ses premiers pas dans l’Administration en 2009 lorsqu’il fut nommé Ministre des Finances. Le spécialiste des chiffres est appelé à se surpasser pour que le pays, lâché par ses principaux partenaires financiers, puisse continuer à fonctionner normalement. Le gouvernement, n’étant pas reconnu par la communauté internationale, ne bénéficie d’aucun soutien de l’extérieur. Pourtant, contre toute attente, le grand argentier, lui, réussira à « contenir l’inflation, l’ariary est resté stable, mais aussi de payer en temps et en heure les fonctionnaires et les agents de l’Etat », comme le rappelle fièrement le site heryvaovao.com, le portail officiel de l’association sous laquelle il se présentera en 2013 à la course présidentielle.
Celui-ci de compléter : « Par ailleurs, il (Hery Rajaonarimampianina) a résolu avec doigté et respect des hommes les crises sociales à répétition, liées au contexte, dans les Universités (Enseignants, Etudiants, Personnel Technique), les milieux hospitaliers (médecins, paramédicaux), les agents des Douanes… ».
Son équipe n’oublie pas entre autres de mentionner le rôle crucial que ce dernier tient au sein de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar dont il préside le Conseil d’administration, de juillet 2011 à ce jour.
« Il a su trouver les ressources humaines et matérielles et défini une politique de redressement qui ont su donner un nouvel envol à la compagnie aérienne nationale dont les états financiers étaient exsangues après plusieurs années de gestion dispendieuse », souligne-t-on.
A l’heure de la consécration
Hery Rajaonarimampianina quitte son poste de ministre des Finances pour se présenter à l’élection présidentielle sous l’étiquette « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » ou Force nouvelle pour Madagascar. Au 1er tour, il ne s’adjuge que 15,85 % des suffrages mais parviendra très vite à bénéficier d’un très large soutien qui le mènera à l’issue du second tour vers la victoire. Il rafle alors 53,49 % des voix et remporte la bataille présidentielle au grand dam de Jean-Louis Robinson, donné favori pourtant lors du 1er tour.
L’élection de Hery Rajaonarimampianina annonce la fin de 5 années de crise pour Madagascar. Les marques de reconnaissance dont il a jouies depuis la proclamation de sa victoire par la Cour électoral spéciale présagent le retour imminent du pays dans le concert des nations. Désormais, la Grande île pourra regarder vers l’avant et aspirer à une relance économique et à d’autres perspectives plus positives.