Le crabe de mangrove ou crabe de palétuvier représente un potentiel sous-exploité à Madagascar.
A l’instar des autres produits halieutiques, le crabe de mangrove constitue un atout mal-exploité à Madagascar.
Le crabe de palétuvier, connu sous le nom scientifique de Scylla Serrata, est pourtant présenté comme l’une des espèces de crabes les plus commercialisées au monde. Sauf sur la grande île, où ce crustacé est exploité à seulement un tiers de son potentiel.
Madagascar, avec ses 325 000 ha de mangroves, représente 20% des mangroves africaines, et possède la plus importante surface de ces forêts dans les régions ouest de l’Océan Indien. Cependant, cette richesse forestière n’est pas exploitée à sa juste valeur dans ce pays, qui ne produit que 7 500 tonnes de crabes par an. Alors que cette filière revêt un potentiel pouvant aller jusqu’à 22 500 tonnes par an.
Partant de ce constat, une rencontre régionale a été organisée la semaine dernière à Maurice pour plancher sur le potentiel de la filière aquacole du crabe de mangrove dans le Sud-Ouest de l’océan indien. Près de 25 participants venus de Madagascar, Mozambique, Maurice et La Réunion ont pris part à la rencontre, à l’invitation de l’ARDA ou Association Réunionnaise de Développement de l’Aquaculture et le programme SmartFish de la Commission de l’océan Indien.
« Cette rencontre était l’occasion idéale pour échanger sur des initiatives aquacoles similaires, proches géographiquement, mais se trouvant à des stades différents : un projet en train de se clôturer, un second bientôt opérationnel et un troisième au stade des premières discussions », explique Yann Yvergniaux, socio-économiste du programme SmartFish. Il faut savoir que « la région du sud-ouest de l’océan Indien est relativement chanceuse par rapport au reste de la planète en raison de l’état des stocks de Scylla serrata ».
Côté malgache, certains opérateurs ont évoqué leur intention de se lancer dans des initiatives pilotes de grossissement de ces crabes pour apporter de la valeur ajoutée à cette filière.
D’après le communiqué officiel diffusé à la presse, cette rencontre régionale « fut l’occasion de tirer des leçons de l’expérience réunionnaise au Mozambique ». Ont été abordés notamment les enjeux liés à la durabilité de l’exploitation du crabe de mangrove en se basant entre autres sur les travaux de l’ARDA en matière de suivi halieutique du stock sauvage au Mozambique.