Avec la pandémie de grippe A (H1N1) qui a franchi les frontières de la Grande Ile, 12 cas confirmés, le Tamiflu, le médicament qui est jusqu’ici le seul à être jugé vraiment efficace contre la maladie est largement trop cher pour la plupart des Malgaches. En effet, le prix d’une boite de ce médicament avoisine les Ar 100 000 en ce moment en pharmacie. Avec un SMIG qui atteint difficilement les Ar 50 000, comment voudrait-on que les malagasy se paient le luxe d’acheter du Tamiflu ?
Le nombre de demandes de ce médicament auprès des officines et même auprès des revendeurs au noir est dérisoire et ce malgré l’annonce de la présence de la maladie à Madagascar depuis le mois d’août.
« Nous avons eu juste une seule demande de Tamiflu, depuis un mois. La raison serait son prix », explique un pharmacien de la Capitale. Ceci suscite en outre la crainte des pharmacies car à part son prix exorbitant, la date de péremption du Tamiflu est trop proche.
Néanmoins, les autorités ont mis en place des réseaux de distribution gratuite de Tamiflu dans certains centres de soins dans toutes les régions de Madagascar.
« La politique nationale sur l’utilisation de ce médicament veut que seuls ceux déclarés positifs à la grippe A (H1N1) reçoivent un traitement gratuit au Tamiflu. Il en est de même de la prophylaxie prenant en charge les personnes entrées en contact avec un malade », précise le docteur Lamina Arthur, chargé du programme de lutte contre la maladie à l’OMS.
Par ailleurs, ce dernier a jouté que le médicament peut être administré à titre préventif aux personnes sensibles telles les diabétiques, les sidéens ou celles qui souffrent de maladies respiratoires comme l’asthme ou encore celles qui sont atteintes de maladies cardio-vasculaires.
Toutefois, "le Tamiflu ne peut être délivré en pharmacie qu’après présentation d’ordonnance", a-t-il précisé.