Dans la région sud-est de Madagascar, depuis novembre 2023, plusieurs enfants atteints d’albinisme, âgés de 6 mois à 17 ans, ont été enlevés. Ils ont subi des agressions sexuelles, des violences, voire des meurtres.
Leur apparence physique différente alimente des croyances dangereuses. Certains ravisseurs, arrêtés le mois dernier ont déclaré aux enquêteurs que les enfants atteints d’albinisme posséderaient des ’pouvoirs magiques’, comme celui de détecter des gisements de minerai précieux même dans l’obscurité. Ils ont été appréhendés après avoir tué l’enfant qu’ils avaient kidnappé, ne trouvant pas d’acheteur pour lui. Sabine Lauber, à la tête du Bureau des Droits Humains auprès du système des Nations Unies à Madagascar s’est exprimée dans des propos rapportés par RFI. Elle a affirmé qu’au sud-est de la Grande-Île, "nous pensons que ce sont des croyances néfastes, jugulées à une augmentation de la crise humanitaire, qui ont contribué à augmenter le nombre d’attaques".
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Dans d’autres pays africains confrontés à des défis similaires, des stratégies nationales de lutte ont été développées et ont montré des résultats encourageants. "Ce qui a bien fonctionné et fait baisser la violence en Afrique de l’Est, et notamment au Malawi, Zambie, Tanzanie et Mozambique, c’est un cadre complet pour assurer la sécurité de la personne atteinte d’albinisme, mais également sa famille et sa communauté", a développé Mme Lauber. La représentante des Droits de l’Homme a ensuite insisté : "lui permettre aussi d’avoir accès à l’éducation et à la santé, lui assurer un emploi, et respecter sa dignité. S’attaquer à la sécurité seule ne résout rien".
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