La police nationale a indiqué mettre en place une cellule mixte d’enquête pour tenter d’élucider l’enlèvement de plusieurs jeunes filles à Antananarivo, la capitale de Madagascar.
Depuis plusieurs jours, de nombreuses jeunes filles se font enlever et retrouver à moitié inconsciente. À Antananarivo, capitale de Madagascar, les inquiétudes des parents et des jeunes Malgaches ont gagné un degré inimaginable, surtout à la suite d’une vidéo publiée en direct par la famille de Maya Goulamaly, l’universitaire enlevée et fille d’un officier des forces de l’ordre. Sur les réseaux sociaux, la vidéo a rapidement fait le buzz.
Maya Goulamaly, âgée de 21 ans, a été enlevée dans les alentours d’Ampefiloha dans la matinée de jeudi 2 juin et a été retrouvée du côté de la cité des 67 hectares quelques heures plus tard. "Elle n’est qu’à moitié consciente et comporte une blessure sur le bras. Encore sous le choc, elle pleure et ne reconnaît presque personne. Traumatisée, elle est effrayée à la vue de gens", a expliqué sa grande sœur.
À la fin de la journée, jeudi, la police nationale malgache a diffusé un communiqué. Elle a annoncé la création d’une cellule mixte d’enquête auprès de leur département. Cette cellule rassemble des limiers du service de lutte contre la cybercriminalité, de la police des mœurs, de la brigade criminelle et de la protection des mineurs.
Aussitôt alerté par la découverte de Maya Goulamaly, le ministre de la Police est venu à l’hôpital militaire pour voir l’état de santé de la victime. "Le plus important est de savoir que la victime a été retrouvée sauve. (...) Pour avancer dans nos enquêtes, nous sollicitons la collaboration de nos compatriotes pour nous renseigner sur des cas inhabituels, que ce soit des voitures ou des personnes suspectes. C’est le moyen le plus efficace de mettre la main sur ces malfaiteurs, fauteurs de troubles", a-t-il déclaré.
Toutes les jeunes filles enlevées sont aujourd’hui retrouvées. Elles ont pu regagner leur famille respective. Selon des sources proches des enquêteurs, ces jeunes Malgaches auraient été enlevées, puis droguées.
Par ailleurs, les victimes n’ont pas été agressées sexuellement, du moins pour les trois derniers cas enregistrés, même si l’une d’entre elles a été retrouvée à moitié nue à Ambatofotsy.
À la suite de ces nombreux enlèvements, la présence policière a été renforcée devant l’accès de plusieurs écoles, des arrêts de bus très fréquentés par les lycéens et universitaires à Antananarivo. Ces dispositifs ont ainsi poussé les criminels à changer de modus operandi (mode opératoire).
D’après les témoignages, les kidnappeurs utilisent des 4X4 noires avec des vitres teintées pour enlever leurs cibles. Comme le relate le site local midi-madagasikara.mg, cette situation a rapidement généré une psychose dans la capitale malgache. Malgré cela, des observateurs pensent que cette affaire pourrait s’agir d’une manœuvre de diversion politique malsaine.
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