Soupçonnés de trafic d’organes, deux Européens dont un Français ont été tués par une foule d’émeutiers à Nosy Be, au Nord de Madagascar. Ils ont été lynchés puis brûlés vif sur la plage d’Ambatolaoka.
Deux Européens - identifiés dans un premier temps comme des Français par la gendarmerie de Nosy Be - , ont été tués ce jeudi 3 octobre par une foule d’émeutiers.
Soupçonnés de trafic d’organes et du meurtre d’un enfant, les deux hommes ont été pourchassés par des centaines d’émeutiers. Lynchés, ils ont ensuite été brûlés vif sur la plage d’Ambatoloaka. Selon l’adjoint du commandant de la gendarmerie nationale, - le général Guy Bobin Randriamaro -, ces deux hommes prénommés Sébastien et Roberto auraient avoué sous la torture des émeutiers avec commis des trafics d’organes.
Selon d’autres sources sur place, "l’une des deux victimes serait de nationalité italienne, mais la gendarmerie, interrogée sur cette possibilité, a confirmé qu’il s’agissait de Français".
La foule soupçonnait ces deux hommes d’avoir enlevé un petit garçon retrouvé mort et "découpé en morceaux". Interrogé par téléphone ce matin, un professionnel du tourisme installé depuis plus de dix ans à Nosy Be explique que tout serait parti de ce "faits-divers dramatique" (cf Linfo.re "Échauffourées à Nosy Be : témoignage d’un professionnel du tourisme").
Les émeutes ont commencé mercredi 2 octobre aux alentours de 13h00 (heure locale) à la suite de la disparition de cet enfant âgé de 8 ans. Convaincue que son ravisseur était détenu à la gendarmerie de Hell-Ville - la capitale de l’île - des centaines de personnes en colère se sont réunies autour de la gendarmerie pour réclamer sa tête. "Les gendarmes se sont défendus, affirmant avoir tiré en l’air pour disperser la foule, mais au moins une personne a été tuée et deux autres blessées".
Mais c’est ce jeudi matin que le corps sans vie du garçon de 8 ans a été retrouvé, "sans ses organes génitaux, et sans sa langue", selon l’adjoint du commandant de la gendarmerie.
Les émeutiers ont rapidement soupçonné les deux vazahas (ndlr : les étrangers européens en langue malgache) - Sébastien et Roberto - d’être les auteurs de ce meurtre et les deux hommes ont ensuite été pris en chasse avant d’être tués et brûlés.
Pour l’heure, "la gendarmerie n’a pas clarifié la nature des soupçons, et n’a pas indiqué si le trafic d’organes était lié à un trafic à but médical ou à des pratiques locales de sorcellerie".
Le consulat de France à Madagascar recommande aux touristes et ressortissants français la plus grande prudence.