Le samedi 7 février 2009, un des moments-clés de la chute du régime de Marc Ravalomanana, est entré dans l’histoire de Madagascar dans le même triste registre que le 13 mai 1972 et le 10 aout 1991. Plus d’une cinquantaine de personnes ont trouvé la mort sous les balles au moment où les partisans d’Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarivo, ont voulu entrer de force dans le Palais d’Ambotsirohitra.
Deux ans sont passés depuis ce drame et aujourd’hui encore, un voile de mystère entoure toujours ce triste évènement. En effet, malgré un procès qui a notamment condamné l’ancien Président Marc Ravalomanana à la prison à vie, plusieurs zones d’ombre planent encore sur le dossier. Si au lendemain de la tuerie, les deux principaux protagonistes ont promis chacun de leur côté une enquête internationale indépendante, rien n’a été fait jusqu’à présent.
Les deux camps n’ont cessé depuis de se renvoyer la balle. Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud et donc absent lors du procès, a toujours nié avoir donné l’ordre de tirer et accuse Andry Rajoelina d’avoir mené la foule à l’abattoir sur une zone classée rouge ce jour. Par ailleurs, le grand déballage du Colonel Charles Andrianasoavina, un officier qui a joué un grand rôle dans la chute de l’ancien régime, a apporté des éléments nouveaux en indiquant notamment qu’une réunion avait eu lieu la veille du massacre entre plusieurs hauts gradés et des membres de l’actuelle autorité de fait à Madagascar. Le mystère reste donc entier.
Quoiqu’il en soit, en attendant que la lumière soit faite sur cette affaire, l’association des victimes du 7 février organise un grand culte œcuménique sur les lieux ce jour.