"Les infrastructures vieillissantes, combinées aux effets du changement climatique, ne parviennent plus à répondre aux besoins croissants de la population", a expliqué Ron Weiss, DG de la Jirama, compagnie malgache d’eau et d’électricité face aux coupures d’eau et le délestage électrique dans la Grande Ile.
La situation de l’approvisionnement en eau et en électricité à Madagascar est plus critique que jamais. Ces ressources essentielles sont devenues de véritables luxes pour la population. Des délestages fréquents et imprévus, des activités économiques mises à l’arrêt, et des scènes de bidons jaunes encombrant les rues de la capitale témoignent de la gravité de la crise. Lors du dernier conseil des ministres, le président de la République Andry Rajoelina a insisté sur la nécessité de revoir la gestion financière de la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, dont le poids budgétaire devient de plus en plus problématique. Face à cette urgence, le ministre malgache de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, a expliqué que la période d’étiage actuelle, combinée à une sécheresse persistante, réduit considérablement les niveaux d’eau dans les lacs et les rivières, impactant directement la production d’électricité.
De son côté, le directeur général de la Jirama, Ron Weiss, a rappelé que les infrastructures actuelles ne sont plus adaptées à la demande croissante de la population. La vétusté des équipements et les effets du changement climatique aggravent encore cette situation, créant un déficit de production d’environ 30 à 40 MW par heure, soit 20 à 25 % des besoins journaliers. Ce déficit oblige la Jirama à mettre en place des délestages de six heures, malgré l’impact sur la vie quotidienne et les activités professionnelles. "Nous sommes conscients des plaintes concernant les horaires et les lieux des coupures, et nous nous efforçons d’améliorer l’information à ce sujet", a-t-il déclaré sur les propos recueillis par Midi Madagasikara.
Pour pallier cette crise énergétique, plusieurs projets à long terme sont en cours, notamment la construction de grandes centrales hydroélectriques à Volobe (120 MW), Sahofika (192 MW), et Ranomafana (64 MW). En parallèle, le ministère de l’Énergie cherche à accélérer le développement de nouvelles centrales solaires, dont un projet de 50 MW, et prévoit un appel d’offres pour une installation de 350 MW. L’État s’engage à faciliter ces initiatives en prenant en charge les frais de dédouanement et de stockage des équipements, pour encourager une transition rapide et durable vers une production d’énergie plus stable.
Toutefois, même avec ces efforts, la fin des délestages ne se profile pas à court terme. Les autorités appellent donc à la patience et à la compréhension de la population. La Jirama a promis d’améliorer l’information sur les horaires et les zones touchées par les coupures, tout en maintenant ses efforts pour stabiliser l’approvisionnement en énergie.
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