Madagascar a condamné l’annexion de 4 régions ukrainiennes par la Russie lors d’un vote d’une résolution des Nations Unies. Après ce scrutin, Richard Randriamandrato, le ministre malgache, a été limogé.
L’Etat malgache se trouve au cœur d’une confusion diplomatique après avoir condamné à l’ONU l’annexion de 4 régions ukrainiennes à la Russie.
Le journal Le Monde rapporte que le ministre des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato, a été limogé mardi 18 octobre pour avoir pris cette décision.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Madagascar a toujours choisi l’abstention dans le cadre des résolutions contre la Russie. Les dirigeants ont fermement campé sur une position de neutralité.
Un journal malgache a évoqué qu’une première consigne, envoyée aux diplomates malgaches en poste à New York, a ordonné l’abstention. Cependant, quelques minutes avant le scrutin, ils ont reçu l’ordre de se rallier à la condamnation des annexions russes. Il y est également mentionné que ce vote est une initiative personnelle du ministre.
Dans un entretien téléphonique, ce dernier a cependant, démenti tout "cafouillage" en assurant que le vote était "le choix du gouvernement et du président de la République".
Richard Randriamandrato a indiqué que la Grande Ile ne peut ignorer l’escalade militaire à l’œuvre depuis plusieurs mois, et ne peut rester sans condamner le non-respect par la Russie du principe d’intégrité territoriale à travers l’annexion de quatre régions de l’est de l’Ukraine.
Il a précisé que cela ne serait pas cohérent avec la démarche diplomatique pour demander la réintégration des îles Eparses sous la souveraineté malgache. Il a pris cette décision en [s]on âme et conscience, sans avoir "mis en danger l’intérêt de la nation en votant ainsi".
Le vote condamnant la Russie ne remettait pas en cause, selon lui, la neutralité de Madagascar. Il a réitéré que le pays ne sort pas de sa position de neutralité sur cette crise en Ukraine qui est une guerre éloignée des préoccupations directes et quotidiennes. "Nous sommes à 10 000 kilomètres de cette région. Face aux sollicitations aussi bien de l’Union européenne que de la Russie, il faut dire les choses en face : ce sont d’abord les problèmes de l’Europe, mais pas ceux de l’Afrique ou de Madagascar", a-t-il renchéri.
Sources : Le Monde, L’Express de Madagascar, RFI
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