La soirée d’hier était chaotique, à Toamasina, le plus grand port de la Grande île. La population a exprimé son ras-le-bol des coupures quotidiennes d’électricité en émeutes et pillages.
Il s’agissait de la énième manifestation contre les délestages de la compagnie nationale d’électricité, la Jirama, qui a mal tourné, rappelle le site orange.mg aujourd’hui. Un peu partout à Madagascar, ce type de manifestation se multiplie, mais c’est la première fois qu’une d’entre elles se solde par un tel bilan.
Ce matin, on dénombre un mort par balles et quatre blessés, dont un gendarme, selon un premier bilan de l’hôpital public de la ville. Entre 200 et 500 manifestants ont tenté de saccager les locaux de la compagnie. La porte d’entrée a été fracturée et des vitres brisées par des jets de pierre. Les manifestants ont aussi érigé une barricade en brûlant des pneus.
La ville de Toamasina subit des délestages permanents durant de longues heures. Il y a parfois deux heures d’électricité par jour. Dans certains quartiers il n’y a pas de courant pendant plusieurs jours, ce qui empêche les commerçants de travailler.
La présidence a acheminé cinq groupes electrogène à Toamasina il y a une semaine afin d’y apporter la solution aux délestages. Le ministre de l’Energie Richard Fihenena a été limogé il y a deux mois pour son incapacité à régler les problèmes de délestage. Il n’a toujours pas été remplacé.
Les délestages sont un problème récurrent à Madagascar mais la situation s’est aggravée depuis l’arrivée au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina. Moins d’un cinquième de Madagascar est électrifié. Les autorités sont violemment critiquées pour leur incapacité à résoudre la crise énergétique et les promesses électorales non tenues par le président.