Entre coopération humaine, dense et diversifiée, l’ambassadeur français à Madagascar explore les nombreux domaines de collaboration entre les deux nations, malgré des différends persistants, notamment sur les îles éparses.
Après une année électorale mouvementée en 2023, la France et Madagascar entament une nouvelle phase axée sur la coopération. L’ambassadeur Arnaud Guillois, lors d’une interview avec L’Express de Madagascar, a exprimé sa vision des relations franco-malgaches. Il a mis en avant la densité et la diversité de ces relations, allant de la coopération éducative, sociale et culturelle à la sécurité et à la coopération décentralisée. Guillois a abordé la question des îles éparses, insistant sur la mise en place d’une commission mixte entre les deux pays. Cependant, il a noté que la commission ne s’était réunie qu’une fois en 2019, et aucune nouvelle échéance n’était fixée.
Sur la question des élections présidentielles à Madagascar, l’ambassadeur a affirmé que la France avait maintenu une position constante de non-ingérence tout en dialoguant avec toutes les parties. Il a noté que la France avait agi en collaboration avec plusieurs partenaires internationaux. Enfin, il a évoqué l’importance de la permanence du dialogue et de l’unité après les élections.
Arnaud Guillois a également abordé l’importance du dialogue et de l’ouverture après les élections. Il a précisé que ces initiatives doivent être acceptées par toutes les parties. Il a également expliqué que la communauté internationale ne donne ni ne valide les résultats électoraux, mais s’appuie sur des rapports d’organisations internationales. Concernant la France, il a démenti toute malice dans le délai avant les félicitations présidentielles. En ce qui concerne la coopération future, l’ambassadeur a mentionné des projets prioritaires tels que la réponse à la famine dans le Sud de Madagascar et des initiatives structurantes dans les domaines de l’énergie, du numérique, du transport et de la santé. Il a également évoqué des échéances pour 2024, notamment le 60e anniversaire de l’Institut français d’Antananarivo, les Jeux olympiques et paralympiques à Paris, ainsi que le sommet de la Francophonie. Enfin, il a annoncé des visites de haut niveau à Madagascar, bien que des dates précises ne soient pas encore fixées.
Au cours de l’interview, de grands projets d’infrastructures, dont les projets de centrales hydrauliques de Sahofika et Volobe sont mentionnés. L’ambassadeur de France a également évoqué les négociations entre les entreprises étrangères, potentiellement françaises, et les autorités malgaches. Il insiste sur le fait que ces discussions relèvent exclusivement des parties impliquées, et que la France soutient l’idée d’une composante française dans ces projets, qu’elle soit d’ordre industriel ou financier.
La discussion s’oriente ensuite vers d’autres domaines de coopération, tels que le secteur maritime, avec un accent particulier sur le développement de l’économie bleue à Madagascar. La France se montre prête à contribuer à la modernisation des infrastructures portuaires, dont les enjeux liés aux routes maritimes dans l’océan Indien.
Sur le plan diplomatique et géopolitique, l’ambassadeur rejette l’idée de "manœuvrer" et met en avant la transparence de la coopération française. Il évoque également la compétition internationale dans le domaine de l’économie bleue.
En réponse à une question sur les relations France - Afrique, l’ambassadeur nuance les difficultés en se concentrant sur les pays sahéliens, précisant que chaque pays africain est différent. Il insiste sur la diversité des relations franco-africaines, citant des exemples positifs comme le Nigéria, le Kenya et le Rwanda.
Source : Lexpress.mg