L’ancien président malgache Didier Ratsiraka a annoncé mercredi qu’il allait rentrer au pays ce jeudi, après plus de neuf ans d’exil en France. Son vol a quitté Paris hier soir. Depuis mardi, ses partisans ont appelé à lui réserver un accueil triomphal à Antananarivo.
L’ex-président Didier Ratsiraka de Madagascar a confirmé dans la presse son " grand retour " au pays, où venait d’être installé un gouvernement d’union nationale. "Je confirme", a -il déclaré, expliquant qu’il avait bien l’intention de prendre un vol ce mercredi soir à Paris pour arriver jeudi à Madagascar.
L’ancien chef d’Etat, âgé de 75 ans, a toutefois refusé de s’exprimer sur les raisons qui l’ont poussé à vouloir rentrer dans son pays. "Je ne peux pas donner d’interview à partir du sol français. Devoir et obligation de réserve obligent. Je parlerai devant mon avocat et mes témoins qui sont le peuple malgache", souligne-t-il.
L’amiral Didier Ratsiraka a été président de Madagascar de 1975 à 1991, puis de 1996 à 2002. Evincé du pouvoir après l’ « élection » de Marc Ravalomanana, il s’est exilé en France depuis juillet 2002. Il a cependant été sollicité à participer aux négociations de sortie de crise depuis 2009, après la chute de son tombeur, qui a été chassé du pouvoir à la suite d’un mouvement populaire initié par l’actuel président de la transition Andry Rajoelina.
L’ancien président malgache a cependant refusé de signer la Feuille de route de sortie de crise proposée par la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) et acceptée par l’ensemble des groupes politiques en septembre dernier.
Interrogé mardi sur le retour de Didier Ratsiraka, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que ce dernier est libre, comme tous les autres acteurs politiques, "de prendre la responsabilité du moment dans lequel se trouve Madagascar et d’en tirer les conséquences appropriées pour permettre au pays de repartir".
Le dirigeant malgache Andry Rajoelina a récemment assuré à plusieurs reprises qu’il n’envisageait pas d’empêcher Monsieur Didier Ratsiraka de rentrer à Madagascar. Pour rappel, l’ex-président avait été condamné en 2003 à dix ans de travaux forcés pour "détournement de deniers publics".