L’or vert malgache coûte de plus en plus cher sur le marché international. Désormais le prix de la vanille grimpe de manière incontrôlable, alors que la qualité ne suit pas.
Hausse incroyable du cours de la vanille malgache
Si la majeure partie de la population de Madagascar se plaint de pauvreté, cette situation ne semble pas toucher les producteurs de la vanille. En effet, leurs affaires sont plus que prospères avec une hausse impressionnante du cours de cette épice. Selon Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar, le prix a atteint actuellement "un pic jamais vu, entre 600 et 750 dollars le kilo". En 2005 pourtant, le prix du kilo de vanille était encore de 30 dollars, ce qui a duré pendant une dizaine d’années. La rapide hausse est due à différentes raisons.
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Les raisons à cette hausse
Pour rappel, 80 % de la production mondiale de la vanille est fournie par Madagascar, ce qui fait une demande supérieure à l’offre, soit 1800 tonnes par an. Un véritable filon qui attire les hommes d’affaires, mais également les criminels. Avec la venue du cyclone Enawo qui a causé des ravages dans le nord de la Grande île, la vanille malgache est de mauvaise qualité, car récoltée trop tôt par des voleurs. Ajouté à cela, il y a un regain d’intérêt du côté des produits biologiques sur le marché international ainsi qu’une spéculation sans contrôle. Toutes ces causes favorisent donc l’impressionnante flambée de prix dans le secteur de la vanille.
Insécurité et dévaluation de la monnaie
Les conséquences de cette montée en flèche du cours de la vanille ne sont pas forcément que positives. Avec de telles rentrées d’argent, "les banques ont du mal à suivre la cadence", explique un exportateur français anonyme. "L’argent n’a plus de valeur, les gens se croient tout permis, ça devient l’anarchie", témoigne pour sa part un cultivateur, Vittorio John. L’insécurité ambiante oblige les cultivateurs à dormir dans leurs champs. Les personnes qui sont soupçonnées de vol sont lynchées, tuées ou emprisonnées. "La base de tous les problèmes, c’est l’insécurité due au manque de moyens, d’effectifs et de rigueur des forces de l’ordre", déplore un haut fonctionnaire de la région, Teddy Seramila.
Source : Le Figaro