Une semaine après le passage du cyclone Enawo sur Madagascar, les habitants se remettent difficilement de la castrophe. La Grande Ile compte 296 125 sinistrés selon un dernier bilan. 205 424 personnes ont été déplacées et 81 900 sans abris et/ou personnes ont trouvé refuge dans des centres d’hébergement d’urgence.
De part et d’autre de la rivière, les dégâts sont encore visibles. Certains réparent une partie de leur maison détruite par le cyclone, d’autres lavent le linge.
La vie a repris peu à peu à Antananarivo. De l’autre côté de la route, un parking transformé en centre d’hébergement d’urgence. Il y a 3 jours, ils étaient 2700. Dimanche, le gouvernement leur a demandé de quitter les lieux, car le niveau de l’eau a baissé.
"La route pour aller chez nous s’est effondrée. Notre lit a été emporté par l’eau, notre vaisselle, notre toit, même notre maison a été emportée ! Regardez on dort sur des palettes. On a tellement mal, notre dos nous fait souffrir, voilà nos enfants, ils font pitié" confie Marina, mère de 3 enfants.
La plupart des sinistrés du camp ont été secourus par les militaires du corps de protection civile, via des vedettes. 700 personnes ont encore dormi sur place hier soir. Il manque des couvertures et de la nourriture. 80 sacs de riz ont été distribués par l’État, ils sont désormais vides. Les sinistrés sont désemparés
Claudine Marie-Estelle, confie : "On nous a donné du riz une seule fois, qu’on a partagé et il est déjà épuisé. Le toit de notre maison est en gazon / foin et il s’est écroulé. Notre maison a été détruite. Je suis veuve, j’ai quatre enfants. Comment je peux aider mes enfants si je retourne là-bas ?"
La menace d’inondations est désormais levée à Antananarivo mais les risques d’éboulement ne sont pas écartés.
Rosine Ranjarisoa, responsable Comité local de secours explique : "Actuellement on est obligés de quitter les lieux car le niveau de l’eau a baissé. Les maisons sont entourées par l’eau. Les parents se font du soucis pour la sécurité des enfants. Il est vrai que l’eau a baissé, les maisons sont encore remplies de boue. Il faut encore nettoyer les maisons."
Dans la capitale, on dénombre plus de 30 000 sinistrés. Dimanche, 13 sites d’hébergement d’urgence sur 80 ont fermé leur portes. L’évacuation de ce camp se fera d’ici deux jours environ.
Un dernier bilan fait état de 50 morts et 296 125 sinistrés dans la Grande Île.