A Bekirobo, dans le district de Betroka (sud-est de Madagascar), près de 300 villageois en colère après un vol de bétails voulaient la tête du maire et du deuxième adjoint, soupçonnés d’avoir un lien avec les "dahalo". Trois personnes ont été victimes de la foule en furie.
Trente-cinq dahalo brandissant des fusils ainsi que des armes blanches ont dérobé une trentaine de bovidés à Ampasimaiky Bekirobo. Un vol qui a provoqué la colère des villageois qui a même abouti à une fusillade. Selon L’Express de Madagascar, les bandits sont tombés nez-à-nez, avec près de 80 villageois, aidés par 6 gendarmes, prêts à mener un véritable "combat".
Deux voleurs de bétail ont trouvé la mort dans un accrochage avec les villageois et la gendarmerie, tandis qu’un autre, capturé vivant, a été lynché à mort. Ce dernier a été forcé de dénoncer l’identité du commanditaire de l’acte de banditisme. Avant d’être exécuté, le bandit a dénoncé le deuxième adjoint au maire. "L’adjoint au maire en cavale a été soupçonné d’avoir recruté les dahalo qui ont sévi aux abords de sa localité d’origine, à Voromihata et Tsivory. Sans tarder, la gendarmerie locale a mené des recherches. Le jour du Nouvel an, le fugitif a été appréhendé par les éléments de la brigade d’Isoanala", a expliqué le lieutenant-colonel Théodule Ranaivoarison, commandant du groupement de la gendarmerie de la région Anosy. Alors que l’adjoint au maire a été placé en garde à vue, la nouvelle de son arrestation s’est répandue d’où la tentative d’attaque de caserne qui a tourné court.
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Près de trois cents villageois ont menacé de s’attaquer au maire en exercice. "Lundi soir, aux alentours de 20h30, nous sommes informés que des habitants de Bekirobo étaient en train de former leurs rangs pour prendre d’assaut la brigade d’Isoanala tôt le matin, vers 4 heures, pour prendre de force le deuxième adjoint au maire, afin de lui faire subir la justice populaire", a précisé le commandant du groupement de la gendarmerie de l’Anosy. Les négociations avec les meneurs d’émeutes ont pu atténuer la tension. "Au terme d’une heure de pourparlers, le premier adjoint, le chef fokontany ainsi que leurs hommes sont revenus sur leur décision. En revanche, le chef fokontany a fait savoir que les villageois veulent toujours la tête du deuxième adjoint au maire, et pensent que le maire en exercice pourrait être de mèche avec lui", enchaîne le lieutenant-colonel Théodule Ranaivoarison. le calme est revenu mais la tension est toujours palpable dans le village.
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Dans la matinée de mardi, une trentaine de gendarmes de l’Unité Spéciale Anti-dahalo, a été déployée sur place pour contrecarrer tout regain de violence.