Une tentative de lynchage a dégénéré à Mampikony, dans la partie sud-ouest de la région de Sofia. Après avoir réclamé la tête de deux individus soupçonnés d’attaque à main armée et de meurtre, les habitants s’en sont pris à la caserne de la Gendarmerie et les logements du personnel.
Des jumeaux, arrêtés pour le meurtre d’un médecin, ont évité de peu un lynchage. La foule en colère s’en est pris aux bâtiments de la gendarmerie et de la prison.
Samedi dernier, le chef-lieu du district de Mampikony a été le théâtre d’une émeute. Comme le relate L’Express de Madagascar, deux jumeaux ont été arrêtés par les éléments de force de l’ordre pour attaque à main armée et meurtre d’un médecin. Très vite, près d’un millier de personnes se sont rassemblés devant le bureau de la gendarmerie et un mouvement populaire s’est organisé pour réclamer les têtes des suspects. Les jets de galets ont commencé, vers 11 heures. Quelques heures plus tard, certains des villageois ont caillassé le bureau de la Gendarmerie avant de le saccager tandis que d’autres ont mis le feu sur les logements du personnel. Un camion et un véhicule 4×4 se trouvant devant le bureau de la Gendarmerie ainsi qu’une épicerie ont également été incendiés.
Plus ou moins débordés face à la foule déchaînée et ne voulant répondre la violence par la violence, les éléments de la brigade de la Gendarmerie de cette localité ainsi que les policiers venus en renfort ont lancé des tirs en l’air. Touchés par des balles perdues, quatre manifestants ont été blessés. Selon le dernier bilan officiel, une personne a été tuée. Les hostilités se sont poursuivies jusqu’à une heure tardive de la soirée. Des éléments mixtes de renfort venant d’autres localités sont venus à la rescousse dans la nuit. Des manifestants ont été arrêtés mais afin d’apaiser la tension, ils ont été libérés peu de temps après. La gendarmerie n’a pas encore réagi de façon officielle suite à ce malheureux événement.
La vindicte populaire devient une pratique courante ces derniers temps dans certaines régions de Madagascar. La semaine dernière, une femme a été brûlée vive car elle n’a pas respecté la coutume locale (fady).
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