Les journalistes ont prévu mardi 12 juillet une marche pacifique pour dénoncer le nouveau Code de la communication et enterrer selon leur mot "la liberté d’expression et la liberté de presse". Mais la manifestation n’a pas pu avoir lieu. Pour cause, le gouvernement a opté pour le recours à la "Force". Des heurts ont été constatés.
Près d’une semaine après l’adoption par les députés du fameux Code de la communication, journalistes, membres de la société civile et simples citoyens sont descendus dans la rue pour protester contre ce texte controversé. Une grande marche pacifique était prévue dans les rues de la capitale pour "enterrer la liberté d’expression et la liberté de presse". Une marche qui n’a pas finalement eu lieu suite à l’intervention des forces de l’ordre. Ces dernières ont mis en avant l’absence d’autorisation pour justifier l’interdiction, rapportent les médias locaux ce jour.
Un important dispositif de sécurité a été déployé, mardi 12 juillet, par les forces de l’ordre, pour barrer la route à la marche pacifique que les journalistes membres du Mouvement pour la liberté d’expression voulaient organiser. La présence d’éléments armés, prêts à frapper en cas de débordement, n’a pas empêché les manifestants déterminés à venir nombreux sur les lieux pour entamer la marche et à attendre le "cercueil symbolique" sur la stèle de l’Ordre des journalistes. Les dirigeants du mouvement de la presse, dans un souci d’éviter tout affrontement, ont toutefois pris la responsabilité de ne pas poursuivre la manifestation. Bien encadrée, celle-ci s’est terminée dans le calme, même si les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes dans la foule qui s’est amassée attendant la suite des évènements. La scène a provoqué des mouvements de panique.
La date pour la manifestation pour la liberté d’expression n’est pas un hasard. Elle tombe exactement au moment où le 42ème Sommet de l’Assemblée parlementaire francophone (APF) se tient dans la capitale. Les journalistes tentent ainsi d’interpeller les parlementaires francophones. Chose faite puisque le président de la commission communication a demandé aux autorités malgaches de "laisser aux journalistes le plus grand champ possible d’activités". A rappeler que nombreuses organisations internationales ont déjà réagi. Notamment Reporter sans frontière (RSF), l’Union de la presse francophone (UPF), l’Union européenne mais également les Etats-Unis. Certains ont condamné l’adoption de la loi par les députés évoquant une sérieuse menace pour la démocratie.