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À Madagascar, les personnes touchées par le VIH sont essentiellement les populations à risque. Mais la qualité de la prise en charge peut changer le cours de l’épidémie.
À Madagascar, une part importante des personnes touchées VIH se sont fait dépister suite à l’apparition d’une infection opportuniste, note le site euractiv.fr qui relate l’histoire d’un jeune homme dépisté séropositif. Il s’est rendu dans un centre de santé de base d’Antananarivo après avoir remarqué des symptômes de la tuberculose. À Madagascar, le protocole de prise en charge veut que les personnes tuberculeuses fassent aussi un test de VIH. Le jeune homme a été dépisté séropositif au VIH en novembre 2014.
Le jeune homme a terminé son traitement contre la tuberculose et sa charge virale, qui est le taux de VIH dans le sang, est aujourd’hui indétectable. Il pense qu’il a été contaminé lors d’une relation sexuelle non protégée avec un autre homme. À Madagascar, l’épidémie du sida est fortement concentrée sur la population dite à risque : 15 % des homosexuels seraient concernés. Les utilisateurs de drogues injectables sont également atteints, 7 % d’entre eux seraient séropositifs, et dans une moindre mesure les travailleurs du sexe, 1,3% en 2012. Ces groupes sont très largement composés par des jeunes de moins de 30 ans.
"En général, les homosexuels se font dépister au VIH après avoir été sensibilisés en premier lieu. Ils ont parfois des coupons de réduction remis par des éducateurs en charge de ce travail de sensibilisation, mais le tarif du dépistage est toujours adapté aux moyens de la personne", explique le Dr Raniriharisoa Voahirana Lalao, responsable d’un centre de soin.
Mais selon toujours le responsable, les homosexuels ne viennent se faire dépister qu’une fois sur deux. Beaucoup s’arrêtent à la phase de conseil. Un vrai travail de prévention est mené à Antananarivo grâce au travail d’éducateurs envoyés sur le terrain pour sensibiliser les homosexuels sur l’utilisation du préservatif, mais aussi sur le dépistage régulier.
Des fausses croyances sur le sida courent toujours à Madagascar. "Par exemple, je leur explique que le liquide sur le bout du préservatif ce n’est pas de l’eau du robinet pour les rassurer", raconte un éducateur qui fait référence à la pollution de l’eau à Madagascar.
La lutte contre le sida à Madagascar se fait en partenariat avec les propriétaires de discothèques, d’hôtels et de bars. Dans ces lieux, les éducateurs ont la possibilité repérer les personnes à risque, les inciter au dépistage du VIH. Le nombre de cas de VIH à Madagascar est relativement faible, selon les statistiques officielles. En 2014, 0,3% de la population totale était atteinte du virus, ce qui place le pays sur des niveaux similaires à ceux du Chili, de l’Irlande ou du Laos. Cependant, 90% de la population n’a pas encore été dépistés, ce qui peut changer le cours de l’épidémie du sida.
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