Certains le qualifient comme une forme de sorcellerie, d’autres évoquent une maladie psychiatrique, l’"ambalavelona" et ses manifestations hystériques sèment la polémique dans la Grande Île. Le ministère malgache de la Santé apporte plus de précisions.
L’"ambalavelona", une maladie ou une forme de sorcellerie, inquiète les Malgaches. Ce phénomène contagieux prête à confusion auprès de l’opinion publique.
Une maladie parfaitement guérissable
Malgré les inquiétudes qui persistent face à l’"ambalavelona", le ministre de la Santé publique le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo se veut rassurant. Il a en effet affirmé que la maladie était parfaitement guérissable, en indiquant qu’elle est liée à l’âme de l’individu. Pour le définir plus explicitement, il a annoncé à la presse que "l’ambalavelona est un symptôme résultant d’une grande détresse psychologique ou une profonde angoisse qui affecte à la fois le corps et l’esprit, voire l’âme de l’individu".
Besoin de calme et de sécurité
Alors que la description est à priori scientifique, l’aspect extrascientifique du phénomène n’est pas à écarter. Le ministre a d’ailleurs souligné la contribution des hommes d’église et des "dadarabe", connus comme étant des guérisseurs et des sorciers, dans la prise en charge de l’ambalavelona, a été bénéfique. "Les victimes de cette maladie ont besoin de sécurité et de calme, qu’elles ressentent lors des interventions de ces personnes", a-t-il précisé sur le récit du quotidien Midi Madagasikara ce vendredi.
Des victimes de 10 à 17 ans
Cette maladie déjà connue depuis des siècles à Madagascar et dans d’autres pays touche beaucoup d’adolescentes. "Les victimes sont principalement des filles de 10 à 17 ans, plus vulnérables, car elles peuvent traverser à cet âge une période d’instabilité", a expliqué le ministre. Les manifestations de l’Ambalavelona se feraient de manière discrète, ou au contraire, compliquée telle des hallucinations, délires et instabilité. À l’heure actuelle, plus d’un millier de jeunes répartis dans diverses régions de Madagascar ont été victimes de l’ambalavelona. La majorité d’entre elles ont été guéries, rassure le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo.