Grand opposant de son prédécesseur, Didier Ratsiraka, l’ancien président de la République malgache Zafy Albert est connu pour son rôle consensuel lors de la transition économique de 1991-1993. Il a inauguré l’ère de la IIIe République malgache mais a été le premier président empêché de Madagascar.
Médecin de formation et homme d’Etat malgache, Zafy Albert a été le cinquième président de la République de Madagascar et le principal fondateur de la partie politique Union Nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD). En 1993 il était arrivé aux pouvoirs avec une image de droiture et d’honnêteté. Une image qu’il a continué de préserver vingt ans plus tard lors des réconciliations nationales controversées suite à l’éviction de Marc Ravalomanana et la crise, tant politique que sociale, qui a suivie. "Albert Zafy est la seule personne que l’opinion internationale accepte, en tant qu’ancien président qui a bien voulu céder la place aux autres, lors de son régime", avait d’ailleurs déclaré Emmanuel Rakotovahiny, le président national de l’UNDD.
Ses débuts dans le monde politique
Zafy Albert est né à Ambilobe, dans le nord de Madagascar, le 12 décembre 1927. Il a poursuivi son cursus estudiantin à l’université de Montpellier puis de Paris. Brillant étudiant et licencié en physique et en mathématique, Zafy Albert est professeur en médecine dans la branche de la chirurgie. Bien que n’étant pas encore impliqué totalement dans l’univers de la politique, le professeur Zafy y a déjà fait des débuts timides en occupant le poste de ministre de la Santé et des Affaires sociales dans le gouvernement piloté par le Général Gabriel Ramanantsoa pendant la transitoire militaire du 1972 à 1975. Ne partageant pas la conviction socialiste de l’Amiral Didier Ratsiraka, le professeur Zafy a décidé de reprendre sa carrière d’enseignant à l’université de Madagascar en 1975.
De ministre de la Santé à président de la République
En 1990, il a créé I’UNDD (Union Nationale pour la Démocratie et le Développement) qu’il préside. Après la marche sanglante du 10 août 1991 sous l’impulsion du professeur Zafy et ses partisans, les forces politiques à Madagascar se sont mises d’accord pour l’instauration d’un régime transitoire consensuel. Le 16 juillet 1991, les Forces Vives l’ont élu pour être le chef du gouvernement transitoire pour pour affronter Didier Ratsiraka à l’élection présidentielle. Il est devenu le leader de la contestation du peuple malgache. Il accèdera finalement à la magistrature suprême en 1993. Mais il se heurte rapidement avec son Premier ministre Francisque Ravony.
Empêché le 26 juillet 1996
Aux clivages internes s’ajoute une relance de l’agitation antigouvernementale de l’opposition. Il décida que le Premier ministre ne serait plus élu par l’Assemblée nationale mais nommé par le président de la République en personne. Il nomme d’abord un de ses fidèles soutiens, Emmanuel Rakotovahiny, dont le Gouvernement tombe rapidement sur l’échec d’un vote de confiance. Le 28 mai 1996, Zafy Albert se sépare une fois de plus de son Premier ministre et en nomme un autre : Norbert Lala Ratsirahonana. Makgré les remaniements, la confiance populaire en Zafy Albert chute à la suite de sa lutte contre le pouvoir législatif. L’Assemblée national a reconnu que le chef de l’État a violé la Constitution en retardant l’adoption de plusieurs lois et en rattachant à la présidence l’inspection générale de l’État qui est destinée à contrôler l’administration. La motion d’empêchement visant Albert Zafy a été votée le 26 juillet 1996.
Le professeur Zafy Albert perd progressivement une grande partie de sa popularité après son empêchement. Il a été battu par l’amiral Didier Ratsiraka lors de l’élection du 31 janvier 1997.
Sur le plan personnel, Zafy Albert s’est marié à Thérèse Auguste Zafimahova. Ensemble, le couple a eu trois enfants : Aimé Zafy, Sylvie Zafy et Richard Zafy.
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