La cérémonie de présentation des vœux du président malgache Hery Rajaonarimampianina aura lieu le 8 janvier à Antananarivo. Des voix s’élèvent pour dénoncer les coûts jugés faramineux.
C’est la tradition dans la Grande île : la cérémonie de présentation de vœux du président de la République, à l’image de celle des reines de Madagascar, est toujours très fastueuse. Cette année, la date retenue est le 8 janvier prochain. Les hauts dignitaires de l’État, les membres du corps diplomatique, des acteurs de la société civile ou encore des opérateurs économiques sont rassemblés au palais présidentiel d’Ivaoloha, dans une grand-messe qui dure toute une journée.
Les fastes de la cérémonie sont l’objet de vives critiques de la part de la presse et dans les réseaux sociaux, à l’heure où Madagascar traverse un contexte économique et social difficile. Le président Hery Rajaonarimampianina présentera ses vœux à 1 500 invités triés sur le volet. Un banquet sera servi par un établissement réputé d’Antananarivo. Si cette année, les critiques sont particulièrement virulentes, c’est parce que la capitale malgache croule sous des milliers de tonnes d’ordures non ramassées et les égouts sont mal entretenus, causant des inondations en cette saison de pluies.
La présentation des vœux du président de la République est un événement très couru à Madagascar. Mais à l’inverse des autres années, de nombreux citoyens se disent indignés par les dépenses engagées par l’État. La presse d’opposition titre sur la polémique, tandis que des membres de la société civile malgache s’expriment dans les médias, comme la politologue Ketakandriana Rafitoson qui a publié une tribune pour demander à Hery Rajaoanarimampianina d’annuler tout simplement la cérémonie : "Faites des économies pour faire face aux prochaines inondations", écrit-elle dans une lettre ouverte au président Rajaonarimampianina.
Mais la cérémonie de présentation de vœux du président aura bien lieu comme les autres années."Dommage, le président Rajaonarimampianina avait là une chance de marquer la rupture avec les anciennes pratiques", regrette l’éditorialiste Ndimby de Madagascar Tribune. Et face à la polémique, la présidence reste silencieuse, préférant ne pas communiquer le budget alloué à la tenue de cette cérémonie.