Dix-huit clandestins avaient payé chacun deux millions d’ariary, 550 euros, leur voyage pour Mayotte. Les passeurs ont été jetés en prison.
Les passeurs ont été démasqués in extremis, raconte le quotidien L’Express de Madagascar qui rappelle aussi que le projet de 18 clandestins pour Mayotte a tourné court. Arrêtés, ils ont été traduits devant le parquet de Nosy Be, samedi. Quatre suspects, dont une femme ont été placés en détention préventive à la maison d’arrêt de Hell-Ville. La femme était chargée de trouver des candidats à cette traversée très risquée.
C’est à bord d’une embarcation de fortune qu’ils comptaient transporter les migrants clandestins. Ils étaient sur le point de lever l’encre lorsque la police des frontières malgache est intervenue. L’enquête a permis de savoir qu’elle faisait payer deux millions d’ariary, l’équivalent de 550 euros, aux candidats, leur assurant que des salaires mensuels de 1 000 euros les attendaient au bout du voyage.
Un jeune de 22 ans, commandant de l’embarcation, fait partie des personnes arrêtées. Il était sur le point de prendre le large avec trois tonnes de carburant et les 18 passagers quand la police avait arraisonné le rafiot, sur un îlot, à 26 kilomètres des côtes malgaches.
Odin Tovolahy, chef de la police des frontières de Nosy Be a expliqué que "ces clandestins étaient partis à leurs risques et périls. Leur monocoque est propulsée par un petit moteur d’à peine 85 chevaux qui aurait du mal à venir à bout de cette longue traversée, de surcroît secouée par de fortes houles".
La troisième personne est soupçonnée d’être le cerveau de ce trafic. Ayant eu connaissance que les clandestins étaient sur le point de partir, la police l’avait arrêtée mercredi dernier après avoir enquêté, alors qu’il venait de louer un GPS. Le parcours avait été enregistré dans l’appareil lorsque l’affaire avait été éventée.
Le quatrième suspect est, quant à lui, le propriétaire de l’embarcation. Il est inculpé pour fourniture de moyens et a été arrêté avec les trois passeurs, même s’il soutient que ces derniers lui avaient seulement proposé de leur louer son bateau.