Illustration-SIPA
Les deux ressortissants indiens sont soupçonnés d’avoir financé des troubles à Antananarivo. D’autres personnes sont également traquées.
Selon les renseignements obtenus par les forces de l’ordre malgaches, six milliards d’ariary, l’équivalent de plus de 1 656 000 euros circuleraient pour le financement des troubles. La somme serait destinée à payer des casseurs. Par ailleurs, la chaîne de télévision Viva appartenant à l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina a été en partie coupée par les autorités, quelques heures après l’interpellation de Lanto Rakotomanga, députée proche de Rajoelina, et la saisie de fonds appartenant sa formation politique.
"Huit de nos quinze antennes relais de télévision, en dehors d’Antananarivo, sont maintenant hors service après la coupure par l’État du courant d’alimentation de ces équipements", a indiqué Fetra Rakotondrasoa, rédacteur en chef de la télévision Viva. "La radiotélévision Viva a émis depuis quelque temps au niveau national en utilisant des équipements de l’État en violation des textes en vigueur", ont de leur côté répondu les autorités.
La coupure, effective depuis mardi midi, n’est pas sans rappeler un épisode très similaire qui s’était produit fin 2008. L’antenne de Viva avait alors été suspendue, provoquant des manifestations de protestation des partisans d’Andry Rajoelina, alors maire de la capitale malgache. Le mouvement de rue avait progressivement pris de l’ampleur jusqu’à aboutir au renversement en mars 2009 du président Marc Ravalomanana.
Ces événements tombent en pleine confrontation politique entre le président Hery Rajaonarimampianina, isolé et privé de majorité, et l’Assemblée nationale malgache qui a voté sa destitution il y a quinze jours. La Haute Cour Constitutionnelle doit encore se prononcer et pourrait invalider le vote.