La ville de Mananjary, dans le sud-est de la Grande île, est à feu et à sang. Outre les pertes en vies humaine, on signale aussi des maisons incendiées dans des émeutes.
La ville de Mananjary, dans le sud-est de Madagascar, est en ébullition depuis deux jours, raconte le quotidien Midi Madagasikara. Le général Paza, secrétaire d’Etat à la gendarmerie nationale, est sur place à la tête d’une forte délégation pour calmer la population très en colère, et qui s’est exprimée à travers des émeutes.
On signale quatre morts parmi les civils et trois blessés chez les gendarmes. Les morts ont été tués par balles. Tout avait commencé mardi après la mort d’un agent de sécurité que certaines personnes ont mis sur le compte des forces de l’ordre qui réfutent l’accusation. L’agent de sécurité a ramené à la gendarmerie deux voleurs rescapés d’une vindicte populaire, et y a été tabassé.
La veille au soir, des centaines de personnes ont convergé vers le bureau de la gendarmerie pour demander des informations sur ce décès. Les forces de l’ordre ont décidé d’utiliser des grenades lacrymogènes pour disperser la foule.
Dans la nuit de mardi, les grenades lacrymogènes étaient épuisées et les gendarmes ont fait des tirs de sommation à balles réelles, à l’origine des décès. Tous les gendarmes qui y travaillent ont quitté la ville, et ont été remplacés par d’autres éléments venus de Fianarantsoa.
Hier, la population a observé une ville morte. Administration, écoles, commerces ont fermé leurs portes. Des barricades ont été dressées par les manifestants à Andovosira, à quelques kilomètres de l’aéroport. L’Etat malgache prendra en charge les funérailles des victimes.